Selon un étudiant de Sciences Po qui s'est exprimé auprès de la presse, "une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume", dans le centre de Paris, au moment où les forces de l'ordre sont entrées dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions.
Depuis le début de la matinée, la rue était bloquée par les forces de l'ordre. "Une réponse disproportionnée et sécuritaire", ont estimé deux étudiantes du Comité Palestine, qui regrettent par ailleurs l'absence d'"aide médicale" auprès des sept étudiants ayant entamé la veille une grève de la faim.
Fermeté du gouvernement
Le mouvement de protestation s'inspire de la situation aux Etats-Unis, où les campus d'une quarantaine d'universités connaissent une vague de mobilisation, avec des interventions musclées de la police. "La fermeté est et restera totale", a aussi fait savoir vendredi le gouvernement français.
"S'agissant de la situation dans les établissements, certaines ont pu être réglées par le dialogue. Pour d'autres, des réquisitions par les présidents d'université ont été faites et les forces de l'ordre sont intervenues immédiatement. Cette fermeté paie: 23 sites perturbés ont été évacués", a-t-on indiqué de même source. Les actions menées par des étudiants en soutien à Gaza ont lieu principalement dans des établissements Sciences Po à travers la France, mais peu au sein des universités.
Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris, qui accueille dans la capitale 5000 à 6000 étudiants, avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.
Aussi ailleurs en France
Comme à Paris, les forces de l'ordre sont intervenues vendredi pour évacuer des manifestants pro-palestiniens du site de Sciences Po Lyon, où un amphithéâtre était occupé depuis la veille.
Ailleurs en France, plusieurs campus de Sciences Po comme au Havre, Dijon, Reims ou Poitiers ont aussi fait l'objet de perturbations, blocages ou occupations partielles.
A Reims, "cinq à sept étudiants" ont entamé une grève de la faim, a indiqué une de ces étudiantes, qui n'a pas voulu donner son nom. A Lille, l'entrée de l'ESJ (l'école de journalisme de Lille) a aussi été bloquée.
afp/boi