La Pologne autorise l'armée à tirer sur les migrants traversant sa frontière biélorusse
Vendredi dernier, le Parlement polonais a élargi le droit des forces armées d'ouvrir le feu "de façon préventive" et à balles réelles sur quiconque tenterait de violer la frontière en levant la responsabilité pénale des soldats.
Cette décision inquiète fortement les humanitaires sur place. "En voyant quelqu'un dans la forêt, on n'est pas en mesure de dire s'il représente une menace ou s'il s'agit d'une personne fuyant un pays en guerre qui cherche juste à survivre", rappelle l'activiste humanitaire Kasia Mazurkiewicz. "Il faut les traiter comme des humains. Et on ne tire pas sur des humains."
Tensions au plus haut
Avec son association d'aide aux personnes migrantes, elle arpente régulièrement la forêt à la frontière polono-biélorusse. Mais elle craint désormais pour sa propre sécurité: "On sauve des vies humaines mais on a peur de se faire fusiller en portant secours aux autres."
Les tensions sont ainsi au plus haut cet été entre les forces armées et les activistes. En 2024, plus de 18'000 personnes ont déjà tenté de traverser illégalement la frontière. La zone tampon, elle, restera en vigueur au moins jusqu'au 13 septembre.
Adrien Sarlat/jop