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La situation en Haïti est proche d'une scène de "Mad Max", alerte l'Unicef

Un membre armé du gang G9 patrouille à un barrage routier dans le quartier de Delmas 6 à Port-au-Prince, en Haïti, le 11 mars 2024. [Keystone - AP Photo/Odelyn Joseph]
La situation en Haïti est proche d'une scène de "Mad Max", alerte l'Unicef / La Matinale / 16 sec. / le 18 mars 2024
La situation en Haïti est "horrible" et "presque sortie d'une scène de 'Mad Max'", film qui dépeint un futur post-apocalyptique, a affirmé dimanche la directrice exécutive de l'Unicef. Ce pays pauvre des Caraïbes est actuellement confronté à la violence des gangs.

"Beaucoup, beaucoup, de personnes souffrent gravement de la faim et de la malnutrition et nous ne parvenons pas à leur apporter suffisamment d'aide", a déclaré Catherine Russell dans une interview à la chaîne américaine CBS.

Haïti et notamment sa capitale Port-au-Prince sont le théâtre d'une flambée de violences des gangs ces dernières semaines, alors que les Haïtiens attendent l'instauration d'un conseil présidentiel de transition après l'annonce de la démission du Premier ministre contesté Ariel Henry, qui expédie désormais les affaires courantes.

>> Lire aussi : La démission du Premier ministre en Haïti offre une "lueur d'espoir" et Le Premier ministre Ariel Henry démissionne en pleine vague de violences en Haïti

Dimanche, le couvre-feu a été prolongé jusqu'à mercredi dans le département de l'Ouest, qui comprend Port-au-Prince. L'état d'urgence doit prendre fin le 3 avril.

Meurtres, viols et enlèvements

Le Kenya, qui doit déployer un millier de policiers dans le cadre d'une mission multinationale de sécurité, a annoncé suspendre l'envoi de ses hommes, mais a assuré qu'il interviendrait une fois un conseil présidentiel installé. Les gangs contrôlent des pans entiers du pays, notamment 80% de la capitale et sont accusés de nombreuses exactions, en particulier meurtres, viols, et enlèvements contre rançon.

"D'une façon ou d'une autre, nous devons prendre davantage le contrôle de la situation, de manière à faire entrer l'aide", a plaidé Catherine Russell, citant la litanie de catastrophes qui ont touché le pays depuis près de 15 ans: "tremblements de terre, choléra, Covid...". La situation actuelle "est la pire que quiconque ait vue depuis des décennies", a-t-elle ajouté.

Un homme marche devant des véhicules brûlés suite à des violences à Port-au-Prince, en Haïti, le 9 mars 2024. [KEYSTONE - JOHNSON SABIN]
Un homme marche devant des véhicules brûlés suite à des violences à Port-au-Prince, en Haïti, le 9 mars 2024. [KEYSTONE - JOHNSON SABIN]

Un container pillé

Alors que l'aéroport de Port-au-Prince reste fermé, la mission de l'ONU en Haïti a annoncé mercredi la mise en place le plus tôt possible d'un "pont aérien" entre Haïti et la République dominicaine voisine par hélicoptère, notamment pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Le port principal de la capitale est également à l'arrêt depuis le 7 mars, face à des actes "de sabotage et de vandalisme", selon son opérateur, compliquant l'acheminement d'aide internationale.

Un container de l'Unicef, "comprenant des fournitures cruciales de santé maternelle, néonatale et infantile", a été pillé samedi dans ce port, a annoncé l'agence de l'ONU. "Cet incident intervient à un moment critique, quand les enfants en ont le plus besoin", a ajouté l'Unicef.

ats/cab

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