Dans un quartier populaire du nord de Madrid, à quelques mètres d'un supermarché, le prix de l'huile d'olive fait immédiatement réagir Carmen, mère de famille: "Il est très excessif alors que nous vivons dans un pays exportateur. Cela devrait être beaucoup moins cher, surtout pour les gens âgés et ceux qui n'ont pas les moyens. La suppression de la TVA, on ne la sent pas", lance-t-elle.
L'huile d'olive est ici l'ingrédient-roi de la cuisine familiale. Le beurre est tout juste réservé à tartiner une tranche de pain. Au supermarché, Lourdes, quinquagénaire et mère de deux adolescents, apprécie la suppression de la TVA sur l'huile d'olive, mais reconnaît ses limites.
"C'est presque devenu un bien de luxe. Je paie 25 à 30 euros pour 3 litres environ. La suppression de la TVA, cela aide sur le moment, mais cela ne va pas durer", déclare-t-elle.
Une mesure jugée "pas assez ciblée"
Raymond Torres, le directeur de la conjoncture du think tank Funcas assure que la diminution de la TVA peut avoir un effet bénéfique à court terme. Mais la baisse ou la suppression de cette taxe pose également des problèmes.
"Elle concerne de la même façon tous les ménages, y compris les plus fortunés. Cette mesure est trop générale et pas assez ciblée. Et elle implique une perte de revenus pour les budgets publics. C'est une mesure moins intéressante du point de vue de la politique sociale que des transferts directs de revenus ou de prestations vers les ménages les moins favorisés", développe-t-il.
La TVA sur l'huile d'olive remontera à 2% d'octobre à décembre, puis à 4% en 2025, grâce à son inclusion dans la catégorie des produits alimentaires de base. Le gouvernement espagnol avait déjà réduit la taxe sur cette denrée de 10% à 5% l'année passée, sans effet sur l'envolée des prix.
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Valérie Demon/ami