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La Thaïlande adopte le mariage gay, une première en Asie du Sud-Est

La Thaïlande adopte le mariage gay, une première en Asie du Sud-Est. [AP Photo - Sakchai Lalit]
La Thaïlande adopte le mariage gay, une première en Asie du Sud-Est / Le Journal horaire / 13 sec. / le 18 juin 2024
La Thaïlande est devenue mardi le premier pays d'Asie du Sud-Est à adopter le mariage pour tous, lors d'un vote historique au Sénat célébré comme une "victoire" par la communauté LGBT+.

Quelque 130 sénateurs ont voté en faveur du texte (4 contre, 18 abstentions), qui sera présenté au roi Maha Vajiralongkorn pour parution dans la gazette royale, synonyme de promulgation. "Aujourd'hui, l'amour a gagné sur les préjugés", a réagi l'activiste Plaifah Kyoka Shodladd, qui a pris part aux travaux d'élaboration de la loi.

Les marques de célébration étaient contenues dans l'hémicycle, mais des festivités sont prévues plus tard dans la journée, au palais du gouvernement comme dans le centre de Bangkok. Le mariage pour tous suscite un consensus rare, dans un royaume divisé entre le bloc conservateur favorable à l'armée et au roi, et l'opposition progressiste soutenue par les jeunes générations.

Large visibilité

Après que les députés ont donné leur feu vert en mars à une large majorité, l'issue du vote des sénateurs ne faisait guère de suspense. La communauté LGBT+ bénéficie d'une large visibilité au royaume bouddhique, réputé pour sa tolérance qui attire des touristes gay de pays voisins conservateurs.

Depuis les Pays-Bas, premier pays à célébrer des unions homosexuelles en 2001, plus d'une trentaine d'États ont légalisé le mariage pour tous dans le monde. En Asie, seuls Taïwan et le Népal ont franchi le pas. En Thaïlande, les premiers mariages pourront être célébrés dans le royaume 120 jours après la promulgation de la loi, c'est-à-dire à l'automne.

Adoption et héritage

La nouvelle législation vise à modifier les références aux "hommes", "femmes", "maris" et "épouses" pour les remplacer par des termes non genrés, en l'occurrence "individus" et "partenaires de mariage". Elle doit aussi conférer aux couples homosexuels les mêmes droits qu'aux couples hétérosexuels en matière d'adoption ou d'héritage.

Mais les activistes déplorent l'absence de reconnaissance des personnes transgenres ou non-binaires, qui n'auront toujours pas le droit de faire modifier leur genre sur leurs documents d'identité.

afp/asch

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