Ces théories sont "fondées sur l'idée fausse selon laquelle les juifs, les musulmans, les personnes non blanches et les migrants cherchent à remplacer ou à supprimer les cultures et les peuples des pays", a souligné lundi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, à l'occasion de son traditionnel discours dans lequel il a dressé un état des lieux des droits humains.
"Ces idées délirantes et profondément racistes ont directement influencé de nombreux auteurs de violence", a ajouté Volker Türk. Il s'est dit préoccupé par l'influence "apparemment croissante" de ces théories "dans de nombreux pays, y compris en Europe et en Amérique du Nord".
Un multiculturalisme "profondément bénéfique"
Dans son discours, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a aussi dénoncé "la guerre anti-woke" qui serait, à ses yeux, "avant tout une guerre menée contre l'inclusion".
"Ces idées visent à exclure les minorités raciales, en particulier les femmes issues de minorités raciales, et les personnes LGBTQ+ de la pleine égalité", a estimé Volker Türk. Selon lui, "le multiculturalisme n'est pas une menace(...). Il nous est profondément bénéfique à tous".
Volker Türk s'est inquiété notamment "d'une escalade des attaques contre les personnes LGBTQ+ et leurs droits" dans de nombreux pays.
Appel avant la présidentielle américaine
Le représentant de l'ONU a appelé à s'assurer que le vote de chaque citoyen compte de la même manière aux Etats-Unis, où se tiendra en novembre une élection présidentielle aux enjeux mondiaux. Il a aussi dénoncé les obstacles freinant la participation au scrutin des personnes d'ascendance africaine.
Volker Türk a encore appelé nombre de pays européens à faire plus pour combattre les violences policières et la discrimination, notamment envers les Noirs.
afp/lia
Une thèse qui date de 2010
La thèse du "grand remplacement" a été introduite en 2010 par l'écrivain français Renaud Camus. Il affirmait que les Français "de souche" étaient remplacés par des peuples non-européens avec la complicités "des élites".
Cette thèse est réfutée par l'essentiel des scientifiques, mais elle connaît un grand succès dans les milieux d'extrême droite en France et ailleurs dans le monde.
L'auteur de l'attentat contre des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars 2019, qui avait fait 51 morts, avait invoqué cette théorie dans le manifeste justifiant son passage à l'acte.
>> A relire : Le terroriste de Christchurch face à ses victimes pour la première fois