La vasque olympique de Paris, un emblème fédérateur qui pourrait rester comme d'autres dans le monde
Dans le jardin des Tuileries, près du Louvre, la vasque olympique, un anneau en aluminium de 7 mètres de diamètre pesant 1,3 tonne, dans lequel peut luire une flamme électrique, surmonté d'un ballon rempli d'hélium, a captivé l'attention de milliers de visiteurs par jour ces dernières semaines.
Le président de la République Emmanuel Macron a promis de s'occuper de son avenir "en temps voulu", et le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal soutient l'idée de la conserver à Paris. La maire de Paris Anne Hidalgo et plusieurs responsables politiques appuient cette proposition, même si la décision finale appartient à l'État.
En outre, Anne Hidalgo a également émis l'idée que les statues des héroïnes féminines de l'histoire de France surgies de la Seine lors de la cérémonie d'ouverture soient également préservées et mises en valeur, par exemple en étant installées porte de la Chapelle, quartier populaire réaménagé pour l'événement. De même que les anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel qui pourraient y demeurer.
La tour Eiffel
Avant la vasque olympique de Paris 2024, plusieurs autres monuments ou lieux symboliques d'événements en tout genre ont connu le même débat. Le plus connu se trouve également à Paris: la tour Eiffel. Erigée pour l’Exposition universelle de 1889, elle a échappé de peu à la démolition, pour devenir le monument le plus emblématique de la capitale française et le symbole de la France.
A ses débuts, elle ne faisait pourtant de loin pas l'unanimité, suscitant de nombreuses critiques. Des riverains avaient même intenté un procès à son concepteur Gustave Eiffel.
Pour la sauver à l'approche de la fin de sa concession, Gustave Eiffel a tout fait pour lui trouver une utilité, la proposant notamment à l'armée pour les transmissions radio. Aujourd'hui, une trentaine de chaînes de télévision et de radios sont diffusées depuis son sommet. La tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis 1964 et au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991.
L'enseigne Hollywood à Los Angeles
Los Angeles, qui accueillera d'ailleurs les prochains Jeux olympiques d'été en 2028, abrite aussi l'un de ces symboles qui ne devaient être au début qu'éphémères. Il s'agit de l'énorme écriteau formant le mot "Hollywood" en lettres capitales sur une colline surplombant la ville.
Il s'agissait à l'origine d'un panneau publicitaire sur lequel on pouvait lire "Hollywoodland", en référence à un programme immobilier. Installé en 1923, l'écriteau d'une hauteur de 14 mètres ne devait rester qu'une année et demie. Dans les années 1940, la Chambre de commerce retire les quatre dernières lettres de l'enseigne, et répare le reste. Le panneau publicitaire, le plus grand au monde, est classé monument historique-culturel de Los Angeles en 1973.
Véritable symbole de la pop culture américaine, il n'a d'ailleurs pas manqué d'être mis en vedette lors de la cérémonie de clôture des JO 2024 dimanche, au moment de la passation entre Paris et Los Angeles, promettant d'occuper une place de marque aux prochaines olympiades dans quatre ans.
L'Atomium de Bruxelles
L'Atomium, attraction phare de l'Exposition universelle de 1958 à Bruxelles, représente une molécule de fer agrandie 165 milliards de fois.
Le monument culminant à 102 mètres avait été conçu au départ pour ne durer que six mois, mais sa popularité et son succès en ont fait un élément clé du paysage bruxellois. Sa destruction a donc été constamment repoussée jusqu'à ce qu'elle soit finalement abandonnée.
Devenu un emblème national, ce monument futuriste, qui abrite un point de vue, des expositions et un restaurant, est un lieu populaire notamment pour les photos de mariage et a attiré plus de 840'000 visiteurs en 2023.
London Eye de Londres
Le "London Eye", ou "l'oeil de Londres", a été installé au bord de la Tamise initialement pour les festivités de l'an 2000, avec une concession de cinq ans.
En partie financée par British Airways, qui espérait une attraction durable à l'image de la tour Eiffel, cette grande roue qui culmine à 135 mètres, la plus haute dans le monde à l'époque, a connu un succès immédiat, accueillant plusieurs millions de visiteurs la première année. En 2005, British Airways a vendu sa part au groupe Tussauds, qui a ensuite été acquis par Merlin Entertainments en 2007.
Fabien Grenon
Des exemples aussi en Suisse
En Suisse, il existe aussi des exemples de structures, de bâtiments ou autres qui auraient dû initialement n'avoir qu'une courte vie, mais qui demeurent aujourd'hui.
Après l'exposition nationale de 2002, Yverdon-les-Bains projetait par exemple de conserver la structure métallique qui fabriquait son fameux nuage artificiel sur le lac de Neuchâtel, ou encore Morat son monolithe. Mais au vu des coûts que cela aurait engendré, ces deux structures emblématiques ont fini en pièces détachées.
Malgré tout, d'autres installations issues d'Expo02 ont connu un destin moins funeste, à l'image par exemple du Palais de l'équilibre qui connaît une seconde vie du côté du CERN à Genève, l'hôtel éphémère Palafitte à Neuchâtel ou encore l'ancien Théâtre des Roseaux devenu la salle de concerts des Docks à Lausanne.
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