L'opposant vénézuélien, 75 ans, qui est accompagné de son épouse, voyageait à bord d'un avion militaire espagnol qui s'est posé à la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid, précise le communiqué.
Il a été reçu à sa descente d'avion par la secrétaire d'Etat pour l'Amérique latine, Susana Sumelzo.
"A partir de maintenant, la procédure pour la demande d'asile va commencer", poursuit le ministère, qui précise que l'issue de celle-ci sera "favorable, en application de l'engagement de l'Espagne en faveur des droits politiques et de l'intégrité physique de tous les Vénézuéliens et toutes les Vénézuéliennes, particulièrement des leaders politiques".
La référence à "l'intégrité physique" semble faire écho aux propos de la cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, qui a affirmé dimanche sur X que le départ d'Edmundo González Urrutia était nécessaire pour "préserver sa liberté et sa vie".
Avion de l'armée espagnole
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait annoncé dans la matinée que Edmundo González Urrutia faisait route "à sa demande" vers l'Espagne et qu'il avait sollicité l'asile politique dans ce pays, ajoutant que celui-ci lui serait "naturellement" accordé.
L'avion militaire espagnol transportant Edmundo González Urrutia et son épouse, un Falcon, s'est posé vers 15h50 locales, selon deux journalistes de l'AFP présents sur la base de Torrejón de Ardoz.
La presse n'a toutefois pas encore pu le voir et le ministère espagnol des Affaires étrangères n'a pas précisé quand il ferait une déclaration.
Edmundo González Urrutia, qui conteste la réélection du président Nicolás Maduro lors du scrutin du 28 juillet, a quitté le Venezuela après avoir ignoré trois convocations successives devant les procureurs, faisant valoir que sa comparution aurait pu lui coûter sa liberté.
Des milliers de personnes arrêtées
Nicolás Maduro, dont la victoire a été validée par la cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le conseil national électoral (CNE), qui n'a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique. Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.
Les Etats-Unis d'Amérique, l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de Nicolás Maduro. Une grande partie de la communauté internationale n'avait déjà pas reconnu sa réélection en 2018 lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui avait crié à la fraude.
Après l'annonce de sa réélection le 28 juillet dernier, des manifestations spontanées ont éclaté. Elles ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.
ats/miro