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Le chef de la coalition de gauche et ex-marxiste élu président au Sri Lanka

Le nouveau président du Sri Lanka Anura Dissanayake. [Keystone - AP Photo/Eranga Jayawardena]
L’évolution du parti originellement marxiste du nouveau président du Sri Lanka Anura Dissanayake / Le 12h30 / 1 min. / lundi à 12:39
Le chef de la coalition de gauche Anura Kumara Dissanayaka a été proclamé dimanche vainqueur de l'élection présidentielle au Sri Lanka, deux ans après une grave crise financière qui a imposé au pays une politique d'austérité aussi brutale qu'impopulaire.

Après dépouillement complet des bulletins de vote, ce marxiste largement converti à l'économie de marché et qui a renoncé à la lutte armée, a remporté 42,3% des suffrages, a annoncé la commission électorale.

Il a nettement devancé le chef de l'opposition au Parlement Sajith Premadasa (centre droit), 57 ans, crédité de 32,7% des voix, et le président sortant Ranil Wickremesinghe, 75 ans, avec 17,2%.

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"Cette victoire est celle de tous (...) ensemble nous nous tenons prêts pour réécrire l'histoire du Sri Lanka", a déclaré M. Dissanayaka sur le réseau social X sitôt sa victoire proclamée. "Le rêve que nous avons porté depuis des siècles s'est enfin concrétisé".

Muet depuis l'annonce samedi soir des premières tendances qui le donnaient perdant, le sortant Ranil Wickremesinghe a concédé dimanche soir sa défaite.

Pas de remise en cause du plan du FMI

Avant même la confirmation de sa victoire, Kumara Dissanayaka a fait savoir dimanche qu'il ne "déchirerait" pas le plan d'aide de 2,9 milliards de dollars (2,46 milliards de francs suisses) signé en 2023 avec le FMI après de longues tractations.

"Nous n'annulerons pas le plan du FMI (...) notre volonté est de coopérer avec le FMI et d'introduire certains amendements", a déclaré à l'AFP Bimal Ratnayake, un membre du bureau politique du Front de libération du peuple (JVP), le parti d'inspiration marxiste de Kumara Dissanayaka.

Tout au long de sa campagne, ADK, ainsi que le surnomme son camp, a dénoncé les élites "corrompues" responsables à ses yeux du chaos de 2022. Il a également promis de réduire les impôts et les taxes sur l'alimentation et les médicaments qui pèsent sur la population.

Le Sri Lanka a connu en 2022 la pire crise économique de son histoire. Celle-ci a précipité la chute du président Gotabaya Rajapaksa, chassé de son palais par des manifestants en colère contre l'inflation et les pénuries.

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Politique d'austérité du président sortant

Arrivé au pouvoir dans la foulée, Ranil Wickremesinghe a depuis mené une politique d'austérité brutale, multipliant les hausses d'impôts et les coupes drastiques dans les dépenses publiques.

Deux ans plus tard, l'ordre est revenu dans la rue et l'économie a repris des couleurs, même si elles restent encore très pâles, a averti le FMI.

Mais le début de redressement du Sri Lanka s'est opéré au prix d'une aggravation de la pauvreté, qui touche désormais plus du quart de ses 22 millions d'habitants, selon la Banque mondiale.

Ranil Wickremesinghe briguait un deuxième mandat avec pour seul programme la poursuite du redressement à marche forcée de l'île.

afp/juma

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