"(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas.
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Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne ont annoncé pour leur part que "la résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et l'un de ses gardes du corps sont morts en martyrs", selon un communiqué sur leur site d'information Sepah.
Ismaïl Haniyeh s'était rendu à Téhéran pour assister mardi à la prestation de serment du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian devant le Parlement.
Soutien iranien
L'Iran, allié du Hamas, ne reconnaît pas l'Etat israélien et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Lors de son discours d'investiture mardi, Massoud Pezeshkian, un réformateur, a dénoncé les "crimes" d'Israël dans le territoire palestinien, tandis que des Iraniens présents à la cérémonie scandaient "Mort à Israël! Mort à l'Amérique!".
"Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d'humanité et de tolérance aux autres", a-t-il déclaré en faisant référence aux Etats-Unis.
"Le soutien à la cause de la nation palestinienne opprimée se poursuivra avec force, et aucun facteur ne pourra perturber notre volonté dans ce sens", avait déjà affirmé lundi Massoud Pezeshkian dans un communiqué.
afp/nr
Condamnation des alliés et proches du Hamas
La Turquie a condamné mercredi "l'ignoble assassinat" d'Ismail Hanyeh, proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Cette attaque a également pour but d'étendre la guerre à Gaza à une dimension régionale", écrit le ministère estimant qu'"une fois de plus, il a été démontré que le gouvernement Netanyahu n'a aucune intention de parvenir à la paix".
"C'est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions", a de son côté déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l'agence de presse publique RIA Novosti.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné un "lâche assassinat". Il a appelé les Palestiniens à rester unis
Le Hezbollah libanais a dénoncé l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh et assuré qu'il allait "renforcer la détermination" de la formation et de ses alliés à faire face à Israël".
"La succession d'Ismaïl Haniyeh déjà en cours", estime Hasni Abidi
Invité dans La Matinale, Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, estime que la mort d'Ismaïl Haniyeh constitue une grande victoire pour le gouvernement israélien.
"Ismaïl Haniyeh était l'interlocuteur privilégié de tous les pays arabes et musulmans, surtout ceux qui affichent un soutien au mouvement Hamas. On le voit avec le Qatar, avec l'Iran et même les Egyptiens, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste. Sa mort est donc une grande perte pour le mouvement", explique le politologue.
"Mais le Hamas nous a habitué à cette capacité hors norme à renouveler sans cesse son leadership, c'est-à-dire de proposer des hommes militaires ou des hommes politiques suite à l'assassinat des responsables. La succession d'Ismaïl Haniyeh est déjà en cours."