Modifié

Le directeur de l'OMS exhorte à conclure un accord sur les pandémies

Après deux ans de discussions, les États ne se sont toujours pas mis d'accord sur un plan de lutte contre les futures pandémies
Après deux ans de discussions, les États ne se sont toujours pas mis d'accord sur un plan de lutte contre les futures pandémies / 19h30 / 2 min. / le 27 mai 2024
Les 194 pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se retrouvent ce lundi et jusqu'à samedi à Genève pour une Assemblée mondiale de la santé, qui devra décider de poursuivre ou non les négociations pour la préparation aux prochaines pandémies. Le patron de l'OMS exhorte à conclure un accord.

Les négociations pour tenter de trouver un terrain d'entente se sont achevées vendredi, la date butoir que s'étaient imposé les négociateurs, sans consensus.

>> Lire sur l'échec des négociations  : Échec des négociations à l'OMS pour un traité anti-pandémies

C'est donc à l'Assemblée mondiale de la santé (AMS), ouverte ce lundi par la conseillère fédérale en charge de la Santé Elisabeth Baume-Schneider, de décider ce qu'il va advenir du projet d'accord, durement négocié depuis plus de deux ans. La réunion durera jusqu'à samedi.

"Bien sûr, nous aurions tous souhaité pouvoir parvenir à un consensus sur l'accord à temps pour cette Assemblée de la santé et franchir la ligne d'arrivée", a lancé le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus devant les 194 pays membres réunis en plénière. "Mais je reste convaincu que vous y arriverez, car là où il y a une volonté, il y a un chemin".

>> Les précisions dans le 19h30 de Pascal Jeannerat :

Les précisions de Pascal Jeannerat, chef de la rubrique Sciences et environnement de la RTS, sur l’état actuel des négociations pour un accord international de lutte contre les pandémies
Les précisions de Pascal Jeannerat, chef de la rubrique Sciences et environnement de la RTS, sur l’état actuel des négociations pour un accord international de lutte contre les pandémies / 19h30 / 1 min. / le 27 mai 2024

Marqués par les ravages causés par le Covid-19, qui a tué des millions de personnes, plombé l'économie mondiale et détruit des systèmes de santé, les pays de l'OMS ont tenté de s'entendre sur des engagements contraignants en matière de prévention, de préparation et de réponse à des pandémies afin de ne pas refaire les même erreurs. 

Tedros Adhanom Ghebreyesus a reconnu que la tâche des négociateurs avait été "immense, techniquement, juridiquement et politiquement", et qu'ils avaient "travaillé selon un calendrier très ambitieux". "Vous avez démontré une volonté claire de parvenir à un accord", a-t-il déclaré, saluant la détermination des négociateurs à avancer malgré "un torrent de désinformation qui sapait vos négociations".

Lundi dans La Matinale, l'expert en santé globale Michel Kazatchkine a estimé qu'il s'agisait d'un échec: "Il y a un contraste considérable entre l'urgence à faire en sorte qu'aucune nouvelle pandémie ne survienne (…) et le fait que les négociations patinent et n'ont pas abouti après deux ans."

>> Ecouter l'interview de Michel Kazatchkine dans La Matinale :

La 74e Assemblée mondiale de la santé de l'OMS a débuté lundi à Genève. [OMS - Christopher Black]OMS - Christopher Black
L’assemblée mondiale de la santé s’ouvre sans traité sur les pandémies: interview de Michel Kazatchkine / La Matinale / 7 min. / le 27 mai 2024

Un dialogue qui devrait continuer

Nombre de pays ont exprimé depuis vendredi leur désir de ne pas jeter aux orties les nombreux acquis de ces deux ans de négociation. Le résultat des travaux sera soumis mardi à l'Assemblée, qui décidera de la suite à donner.

Les Etats membres de l'OMS devraient valider une feuille de route pour poursuivre le dialogue. Mais les Etats du nord et du sud divergent encore sur les questions de financement, sur les modalités pour une répartition équitable des vaccins et autres technologies à l'avenir, ou encore sur le partage rapide des informations sur les prochains virus. L'objectif, à l'origine, était d'éviter de répéter les atermoiements ou les inégalités observées pendant l'épidémie de coronavirus.

Lors de la pandémie, les pays du sud avaient notamment réclamé un meilleur accès aux vaccins. Cela avait donné lieu au dispositif Covax, qui avait rencontré des retards et des problèmes de livraison.

Aujourd'hui, les pays dotés d'une importante activité pharmaceutique souhaitent protéger l'innovation de leurs entreprises, tout en contribuant aux efforts communs. Pas suffisant, selon les ONG, qui demandent un véritable transfert de technologies obligatoire.

Un Etat d'urgence pandémique

Les membres de l'OMS devraient par ailleurs encore approuver la poursuite des discussions sur les amendements au Règlement sanitaire international pour la réponse aux crises internationales de santé, qui date de 2005. Celui-ci avait largement été remis en cause par certains Etats pour son inefficacité au moment de la pandémie.

Des accords de principe ont été atteints sur de nombreuses questions, mais des problèmes subsistent. Principale innovation, une nouvelle "urgence pandémique" pourra être décrétée par le directeur général de l'OMS selon des critères communs. Cet ajout permettra d'activer les dispositifs prévus dans un futur accord contre les pandémies lorsque celui-ci sera en vigueur.

ats/ami/fgn

Publié Modifié

Discussions sur la situation à Gaza

L'OMS prépare plus largement l'avenir de l'organisation. Les Etats membres doivent valider les grands axes de l'institution pour 2025 à 2028. Mais l'actualité plus brûlante ne sera pas oubliée pour autant.

Une discussion est prévue sur la situation sanitaire dans la bande de Gaza. Seuls quelques hôpitaux restent fonctionnels dans le territoire et l'approvisionnement en médicaments et en matériel médical reste difficile en raison de l'offensive israélienne.