Les interrogations se concentrent surtout sur l'étendue du périmètre établi par les services de sécurité, en particulier le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines. Il est désormais établi que le tireur se trouvait sur le toit d'un immeuble avoisinant, à moins de 150 mètres de Donald Trump.
Une proximité difficilement compréhensible pour le grand public, mais aussi pour de nombreux analystes.
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Forces de l'ordre dans le bâtiment
"Le plus surprenant pour moi, 'alors que nous avons un ancien président sur place, c'est que quelqu'un puisse s'approcher jusqu'à environ 140 mètres, monter sur un toit et tirer", confie le procureur du comté de Butler, en Pennsylvanie (nord-est), où se tenait le meeting du candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre.
"Je sais que nous avions des membres des forces de l'ordre dans ce bâtiment, il est donc d'autant plus surprenant qu'il ait réussi à monter là-haut".
Echec "flagrant de la sécurité"
Le président américain Joe Biden a indiqué avoir ordonné une "enquête indépendante" sur les circonstances ayant entouré la tentative d'assassinat contre Donald Trump.
Richard Painter, haut responsable juridique à la Maison Blanche sous George W. Bush et aujourd'hui professeur de droit à l'Université du Minnesota, a aussi appelé à "une enquête détaillée sur cet échec flagrant de la sécurité".
"S'il y a un toit à portée de fusil d'un président ou d'un candidat à la présidence, c'est le Secret Service qui devrait occuper ce toit. Ont-ils déjà entendu parler du Dépôt de livres scolaires du Texas? ", a-t-il lancé sur X, en référence au lieu où se trouvait l'assassin du président John Fitzgerald Kennedy à Dallas (sud) le 22 novembre 1963.
"Le tireur était hors du 'périmètre' du Secret Service. Mais qu'est-ce que c'est que ce périmètre? Nous savons que n'importe quel cinglé peut bien trop facilement acheter un fusil ultra-puissant aux Etats-Unis. Le périmètre doit aller aussi loin que porte le regard", estime-t-il.
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"Questions difficiles" des républicains
Le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a dit dimanche avoir appelé le ministre de la Sécurité intérieure (DHS) Alejandro Mayorkas pour lui "poser des questions difficiles" sur cette tentative d'assassinat.
"La première question que je lui ai posée, c'est de savoir si des drones étaient utilisés dans les environs. Cela me paraîtrait être l'évidence, cela permettrait de repérer quelqu'un sur un toit", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC, ajoutant n'avoir pas reçu de réponse.
Dépendant initialement du département du Trésor, l'US Secret Service est passé en 2003 sous la responsabilité du DHS.
Ses agents connus dans le monde entier pour leurs lunettes noires, leurs oreillettes et leurs costumes sombres sont notamment responsables de la sécurité à vie des anciens présidents et vice-présidents, des conjoints et enfants jusqu'à l'âge de 10 ans, et des candidats à la présidentielle.
"Chien-robot dernier cri"
Ils assurent également la protection des chefs d'Etat et de gouvernement étrangers en visite officielle ou de grands événements nationaux ou internationaux, comme le sommet de l'Otan qui s'est achevé jeudi à Washington.
Dans une vidéo publiée pas plus tard que vendredi, le Secret Service vante ses capacités technologiques, soulignant avoir lors de ce sommet "fièrement présenté le tout nouveau membre de son équipe de sécurité, un chien-robot dernier cri nommé ASTRO! ".
"La sécurité de la campagne décide"
Mais les critiques se concentrent surtout sur de possibles défaillances humaines. Des témoins ont ainsi affirmé aux médias avoir signalé la présence d'un homme armé sur le toit aux services de sécurité, sans réaction de leur part.
Un ancien agent du Secret Service, Paul Eckloff, a en revanche défendu leur action, insistant sur le délicat équilibre entre les exigences de la protection des personnalités publiques et celles d'une campagne électorale.
"C'est un aller-retour constant entre le Secret Service et la sécurité de la campagne qui décide où et quand ces événements se tiennent et comment ils sont protégés", a-t-il expliqué sur la chaîne ABC.
"Jusqu'à ce que cet individu se soit manifesté comme une menace, on ne pouvait rien faire", a-t-il affirmé, faisant valoir qu'il était exclu pour les tireurs d'élite d'"abattre un civil innocent qui aurait eu le seul tort de vouloir mieux voir l'ancien président Trump".
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ats/vajo