Le G20 débute à Rio, bousculé par le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche
Le président brésilien a certes accueilli les différents chefs et cheffes d’État avec le sourire lundi, au Musée d'Art moderne qui borde la sublime baie de Rio, mais c'est bien sous une forte pression que se tiendra ce sommet, entre urgence climatique, crises économiques et divergences géopolitiques sur l'Ukraine et le Proche-Orient.
Dans ce contexte, le Brésil aura sans doute déjà compris que ce G20 ne sera pas celui du succès escompté. Car du côté des Etats-Unis, si c'est bien Joe Biden qui conduira la délégation américaine à Rio, Donald Trump pourrait rejeter tous les engagement pris dès son retour au pouvoir en janvier 2025.
Trois thèmes prioritaires
La diplomatie brésilienne minimise officiellement l'impact du retour au pouvoir de Donald Trump sur la réunion, mais en coulisses, certains admettent que sa victoire "agit déjà comme une dilution naturelle de ce sommet". D'autres voix plus optimistes préfèrent croire que le successeur de Joe Biden ne sera pas en mesure de détruire complètement l'organisation.
Depuis qu'il assume la présidence du G20, soit décembre 2023, le Brésil a travaillé sur trois thèmes prioritaires: la lutte contre la faim, la pauvreté et les inégalités; la transition énergétique et le développement durable; et la réforme de la gouvernance mondiale.
Avancer sur la question climatique
Il a aussi émis l'idée, soutenue par plusieurs autres pays, d'une taxation mondiale des ultrariches.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des plus grandes économies avancées et émergentes doivent tenter d'avancer sur la question du financement climatique. Les interrogations tournent autour de la déclaration finale attendue, et de son contenu.
"Pour le Brésil et d'autres pays, le texte est déjà bouclé, mais certains pays souhaitent rouvrir certains points sur les guerres et le climat", a indiqué une source au ministère brésilien des Affaires étrangères lundi matin, sans en dire davantage.
jop avec afp
L'Argentine adhère finalement à l'Alliance contre la faim lancée par Lula
Le président brésilien Lula a lancé lundi officiellement l'Alliance globale contre la faim pour "éradiquer cette plaie qui fait honte à l'humanité", lors de son discours en ouverture du sommet du G20 à Rio de Janeiro. L'Argentine, qui était le seul pays du G20 absent de cette alliance au moment de son lancement, y a finalement adhéré, selon une source gouvernementale brésilienne.
L'Argentine, dont le président d'extrême droite ultralibérale Javier Milei entretient des relations houleuses avec le Brésil du dirigeant de gauche Lula, a confirmé son adhésion plus d'une heure après le discours de lancement de Luiz Inacio Lula da Silva, lors de la première séance plénière du sommet. Cela porte à 82 le nombre de nations membres.
L'Alliance compte au total 147 membres: au-delà des nations signataires, l'Union européenne, l'Union africaine, 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG ont également rejoint le groupe. "Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d'agir", a déclaré Lula, ancien ouvrier qui a grandi dans la pauvreté dans le Nord-Est brésilien.