L'ancien Premier ministre conservateur Rishi Sunak a immédiatement dénoncé "un programme travailliste classique: plus d'impôts, plus d'emprunts, aucun plan de croissance et les travailleurs qui en paient le prix".
Parmi les hausses d'impôts dévoilées, un accroissement des cotisations patronales, appréhendé par les entreprises, qui rapportera plus de la moitié des nouvelles recettes: 25 milliards de livres par an. Cette mesure a été décriée avant même son officialisation par l'opposition, qui estime qu'elle contrevient à la promesse du Labour d'épargner les "gens qui travaillent", car ils finiront par payer la note sur leurs salaires.
Autres sources de recettes et d'économie: la hausse de l'impôt sur les plus-values ou la TVA sur les écoles privées, ainsi que la fin du chèque énergie pour des millions de retraités, un choix très contesté, y compris chez les travaillistes.
"Rétablir la stabilité économique"
"Nous devons rétablir la stabilité économique et tourner la page des 14 dernières années", s'est justifiée Rachel Reeves, la Chancelière de l'Echiquier, ciblant les précédents gouvernements conservateurs. Elle dénonce un "trou noir" de 22 milliards de livres dont elle aurait hérité dans les finances publiques, insistant sur l'énorme dette, à 100% du PIB.
"Le seul moyen d'améliorer le niveau de vie et de stimuler la croissance économique est d'investir", a-t-elle martelé, précisant que cet argent irait aux écoles, le logement et surtout à la NHS, le système de santé à bout de souffle, qui bénéficiera de 22,6 milliards de livres en plus d'ici 2026.
Rachel Reeves a aussi promis 100 milliards de livres d'engagements sur cinq ans pour les services publics et les infrastructures, rendus possibles par une modification à venir des règles budgétaires.
Budget "sombre pour les contribuables"
"Il s'agit d'un nouveau gouvernement et il est naturel d'essayer d'annoncer toutes les mauvaises nouvelles dès le début", commente Laith Khalaf, analyste chez AJ Bell. Mais ce budget est "sombre pour les contribuables", ajoute-t-il, bien que les hausses d'impôts soient d'abord supportées par les employeurs.
Pour Paul Johnson, directeur de l'Institute for Fiscal Studies, la chancelière fait deux paris risqués: penser que les liquidités dans les services publics "suffiront à redresser la situation" et espérer que les bénéfices tirés de ces investissements "compenseront les coûts".
afp/edel