"J'ai le plaisir d'annoncer que, pour la première fois, le Japon, les Etats-Unis et l'Australie vont créer un réseau de missiles aériens et une architecture de défense", a annoncé le président américain Joe Biden lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre japonais Fumio Kishida, ces deux pays étant clés dans sa stratégie de compétition avec la Chine.
Joe Biden a cependant tenu à souligner que le renforcement de l'alliance militaire avec le Japon était "purement défensif". Le Premier ministre japonais a lui appelé à la "paix et la stabilité" sur fond de tensions entre la Chine et Taïwan.
Partenariat "florissant"
Le président américain a reçu en grande pompe à la Maison Blanche le dirigeant japonais, parlant d'un partenariat aussi "florissant" que des cerisiers au printemps. En 1912, le maire de Tokyo avait fait cadeau à la ville de Washington de plusieurs milliers de cerisiers, dont la floraison fait chaque année accourir les touristes dans la capitale américaine.
Fumio Kishida a embrayé sur le même ton, en indiquant que son pays offrirait 250 cerisiers supplémentaires à l'occasion du 280e anniversaire de la fondation des Etats-Unis, en 2026.
Le Premier ministre de 66 ans est le premier dirigeant japonais à recevoir ainsi les honneurs d'une visite d'Etat à Washington depuis Shinzo Abe en 2015. Cela souligne l'importance donnée par le président américain au renforcement des alliances face à des pays tels que la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l'Iran, dans un monde de plus en plus incertain.
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Sommet trilatéral
Fermement pacifiste durant plusieurs décennies, le Japon a réalisé ces dernières années des changements dans sa politique de défense "parmi les plus significatifs et considérables" depuis la Seconde Guerre mondiale, a estimé l'ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Rahm Emanuel, en amont de la visite d'Etat.
Jeudi, Fumio Kishida doit s'adresser aux deux chambres du Congrès américain avant d'être à nouveau reçu par Joe Biden, aux côtés du président philippin Ferdinand Marcos, le fils et homonyme de l'ex-dictateur. Le président américain organisera en effet ce jour-là le premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les Etats-Unis.
Seule ombre potentielle au tableau de la visite du Premier ministre japonais: la controverse autour de l'acquisition annoncée du géant américain de la sidérurgie US Steel par le japonais Nippon Steel. Le président démocrate est en effet opposé à cette opération, qui pourrait jouer dans sa campagne de réélection face à son prédécesseur protectionniste, Donald Trump.
afp/edel
Un Japonais sera le premier non-Américain à atterrir sur la Lune
Dans un signe de leur rapprochement, Joe Biden a indiqué mercredi qu'un astronaute japonais sera le premier non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d'une mission spatiale américaine. Le Premier ministre japonais a salué "un formidable succès dans le domaine spatial", en annonçant également la signature d'un accord pour que le Japon fournisse aux Etats-Unis un rover lunaire.
Les Etats-Unis comptent retourner sur la Lune dans le cadre de leur programme Artémis, qui doit envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la Lune. Entre 1969 et 1972, le programme Apollo y avait lui emmené 12 hommes américains, tous blancs. Il s'agit des seules 12 personnes à avoir marché sur la Lune.
Tokyo et Washington coopèrent déjà étroitement dans le domaine spatial, notamment dans le cadre des opérations de la Station spatiale internationale. Les deux pays ont dit prévoir "d'approfondir leur coopération concernant l'entraînement des astronautes" pour atteindre leur nouvel objectif, selon une déclaration conjointe des deux dirigeants.