Le Japon recense 80 décès potentiellement liés à un scandale de compléments alimentaires
Lors d'un précédent point sur cette affaire en avril, Kobayashi Pharmaceutical avait fait état de cinq décès potentiellement associés à ses produits, retirés depuis du marché. Ce nombre initial avait été réduit entretemps à quatre.
Mais avec cette nouvelle annonce, ce sont donc 80 cas de décès suspects qui sont répertoriés dans cette affaire.
Les causes de ces décès "doivent encore être vérifiées par des médecins" et donc il est possible que le nombre final baisse, a précisé un agent du ministère japonais de la Santé.
Comorbidité
De nombreuses personnes qui avaient consommé ces suppléments alimentaires, suspectés de provoquer des troubles rénaux, ont par ailleurs été hospitalisées.
"Même si la cause directe d'hospitalisation ou de décès n'est pas une maladie rénale", il est "devenu clair" que dans certains cas, la consommation des produits en question a eu "indirectement" des répercussions néfastes sur l'état de santé de certaines personnes, précise Kobayashi Pharmaceutical.
Concrètement, ces produits ont souvent créé des situations de comorbidité, en aggravant la santé de personnes qui souffraient déjà d'autres maladies.
Produits rappelés
La firme d'Osaka n'avait communiqué sur l'affaire qu'après la mi-mars en annonçant le rappel de trois gammes de produits, alors qu'elle avait reçu un premier signalement inquiétant provenant d'un médecin dès le 15 janvier.
Fin mars, l'entreprise avait dit avoir identifié de l'acide pubérulique, une substance toxique naturellement produite par une moisissure, dans les lots de ses produits rappelés. Mais la société pharmaceutique et les autorités de santé japonaises s'efforcent toujours de comprendre précisément pourquoi et comment ce scandale sanitaire de grande ampleur s'est produit.
Le ministère japonais de la Santé a désormais ordonné à Kobayashi Pharmaceutical de lui fournir un rapport quotidien sur son enquête interne. Jusqu'à présent, l'entreprise n'avait pas signalé le nombre précis de cas examinés, "ce qui est extrêmement regrettable", a réagi le porte-parole du gouvernement.
Levure de riz rouge en question
La levure de riz rouge (appelée "beni koji" au Japon) est utilisée depuis des siècles en Asie de l'Est dans l'alimentation, des boissons alcoolisées et la médecine traditionnelle chinoise pour ses vertus digestives et d'amélioration de la circulation sanguine.
Cette levure contient une statine naturelle, la monacoline K, capable d'inhiber la synthèse du cholestérol.
afp/kkub