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Le leader du Burkina Faso limoge le Premier ministre et dissout le gouvernement

Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, photographié lors d'un sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en juillet 2023. [KEYSTONE - VLADIMIR SMIRNOV / TASS HOST PHO]
Le chef de la junte au Burkina Faso dissout le gouvernement / Le Journal horaire / 24 sec. / le 7 décembre 2024
Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a démis de ses fonctions le Premier ministre et dissous le gouvernement vendredi, selon un décret présidentiel transmis à l'AFP. Aucune précision n'a été fournie sur les raisons de cette décision.

"Il est mis fin aux fonctions du Premier ministre", annonce le décret signé par le "président du Faso" - le capitaine Traoré -, ajoutant que "les membres du gouvernement dissous expédient les affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement". Nommé au poste de Premier ministre en octobre 2022 à la suite du coup d'Etat porté par Ibrahim Traoré en septembre de la même année, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a dirigé trois gouvernements successifs.

Le Burkina Faso est plongé dans une instabilité politique depuis début 2022, quand le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s'était emparé du pouvoir par un coup d'Etat contre le président Roch Marc Christian Kaboré. Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd'hui en exil au Togo, avait été évincé lors d'un second putsch huit mois plus tard, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré.

Rapprochement avec la Russie

Avec le Mali et le Niger, également dirigés par des juntes militaires, le Burkina a tourné le dos à la France, l'ancienne puissance coloniale, en créant en septembre 2023 l'Alliance des Etats du Sahel (AES), dans le cadre d'un rapprochement avec d'autres puissances comme la Russie. Ces trois pays ont annoncé en janvier leur départ de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), une organisation qu'ils jugent instrumentalisée par la France.

Comme ses alliés au sein de l'AES, le Burkina est confronté à de nombreuses attaques de groupes armés djihadistes et près de deux millions de Burkinabè sont déplacés à cause du conflit. Ces violences ont fait plus de 26'000 morts au Burkina depuis 2015, civils et militaires, dont plus de 13'500 depuis le coup d'Etat de septembre 2022, selon l'ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde.

afp/dk

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