Walter Rosenkranz, 62 ans, a été élu par un vote secret à une courte majorité, principalement grâce aux voix de sa famille politique et des conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP).
Dans un pays où l'extrême droite n'est plus taboue, le chancelier sortant Karl Nehammer a justifié ce vote par "l'usage" et la "tradition", qui veut que le poste revienne au parti vainqueur des élections.
Mais d'autres élus ont dit vouloir "suivre leur conscience", évoquant leur "antifascisme inébranlable" pour voter contre un "europhobe", venu d'un parti "de plus en plus proche de l'extrémisme de droite des identitaires".
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"Fidélité indéfectible"
Face aux critiques, le chef du FPÖ Herbert Kickl a loué la "fidélité indéfectible de Walter Rosenkranz à notre chère République d'Autriche et sa loyauté infaillible envers la démocratie, la Constitution et l'Etat de droit".
Walter Rosenkranz fait partie depuis 1981 d'une corporation d'extrême droite (Burschenschaft), "Libertas", qui a introduit le paragraphe aryen dès 1878, interdisant l'intégration des Juifs. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Burschenschafter ont été acteurs de la machine nazie d'extermination dans une Autriche annexée par Adolf Hitler.
"Ce paragraphe a été aboli depuis longtemps", a récemment réagi Walter Rosenkranz, interrogé par la presse autrichienne, soulignant que "toutes sortes de choses peuvent être exhumées d'internet".
"Signal désastreux"
Avant le vote, Oskar Deutsch, le représentant de la communauté juive de Vienne (IKG), s'est indigné dans une lettre ouverte aux députés de l'élection d'un homme du "camp révisionniste", qui rend "carrément hommage aux criminels nazis".
Les Verts se sont élevés contre ce "signal désastreux", "incompatible avec l'Europe" pour la "deuxième plus haute fonction de l'Etat" qui préside le Fonds national pour les victimes du nazisme - "un affront pour tous les survivants".
ostolu/ats/afp