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Le parti allemand d'extrême droite AfD reste sous surveillance étroite

La justice allemande qualifie le parti AFD de groupe "suspect d'extrémisme de droite". Les explications de Pascal Thibaut
La justice allemande qualifie le parti AFD de groupe "suspect d'extrémisme de droite". Les explications de Pascal Thibaut / 19h30 / 1 min. / le 13 mai 2024
L'AfD a subi un revers lundi après que la justice a autorisé les services de renseignements allemands à maintenir une surveillance étroite de cette formation car elle est soupçonnée "d'extrémisme". La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a salué ce jugement, estimant qu'il "montre que notre démocratie a les moyens de se défendre".

La décision du tribunal de Münster, au nord-ouest de l'Allemagne, de rejeter une demande de l'AfD contre son classement comme "suspect d'extrémisme" est un coup dur pour le parti, à quatre semaines des élections européennes et à trois mois de scrutins régionaux dans l'est du pays, où elle espère marquer des points.

"Notre État de droit dispose d'instruments qui protègent notre démocratie contre les menaces de l'intérieur. Ce sont précisément ces instruments qui sont utilisés et qui viennent d'être à nouveau confirmés par un tribunal indépendant", a déclaré la ministre sociale-démocrate dans un communiqué.

>> Les précisions de Pascal Thibaut dans le 12h45 :

Pascal Thibaut, correspondant de la RTS en Allemagne, revient sur la décision du tribunal de rejeter la demande de l'AfD contre son classement de "parti extrémiste"
Pascal Thibaut, correspondant de la RTS en Allemagne, revient sur la décision du tribunal de rejeter la demande de l'AfD contre son classement de "parti extrémiste" / 12h45 / 1 min. / le 13 mai 2024

Une longue querelle juridique

Cette querelle juridique dure depuis 2021: les services de renseignements intérieurs allemands (BfV) avaient alors décidé de catégoriser l'AfD, parti populiste anti-immigration, comme un "groupe suspect d'extrémisme de droite", ce qui permet une surveillance plus étroite.

L'AfD avait attaqué en justice cette décision et en 2022 le tribunal de Cologne (ouest) avait rejeté sa demande, ce qui avait conduit le parti à se tourner vers l'instance judiciaire supérieure, à Münster.

Le parti "n'a pas le droit d'exiger que le BfV s'abstienne de le surveiller", a affirmé le tribunal de Münster, dans son jugement. Les lois existantes "fournissent une base légale suffisante pour observer (ce parti, ndlr) en tant que suspect", a-t-il ajouté.

ats/mayju

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