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Le parti d'extrême droite allemand AfD dit aspirer au pouvoir lors d'un congrès ponctué de violences

Des violences et des arrestations en marge du congrès du parti d'extrême droite allemand AfD. [keystone - Henning Kaiser]
Violences en marge du congrès du parti d'extrême droite allemand AfD / Le Journal horaire / 19 sec. / le 29 juin 2024
Le parti d'extrême droite AfD a affiché samedi son ambition d'accéder un jour au pouvoir en Allemagne au cours d'un congrès ponctué de vastes actions de protestation dans la rue. Des violences sporadiques ont fait onze blessés au sein des forces de l'ordre.

"Nous voulons gouverner, d'abord à l'est, puis à l'ouest, puis au niveau fédéral" allemand, a lancé Tino Chrupalla, le co-président de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), devant les quelque 550 délégués réunis à Essen (ouest) dans la salle communale, la "Grugahalle".

Le congrès, qui doit durer jusqu'à dimanche, s'est ouvert avec une bonne demi-heure de retard en raison de multiples blocages de rues en vue de perturber l'arrivée des délégués.

Certaines actions ont donné lieu à des violences et des arrestations quand des manifestants, "en partie encagoulés, ont attaqué les forces d'intervention", a annoncé la police de Rhénanie du nord-Westphalie sur son compte X. Les policiers ont dû faire usage "de sprays au poivre et de matraques, onze agents ont été blessés", a-t-elle ajouté.

Les nombreuses manifestations prévues pourraient rassembler environ 80'000 personnes au total. [KEYSTONE]
Les nombreuses manifestations prévues pourraient rassembler environ 80'000 personnes au total. [KEYSTONE]

"L'AfD n'est pas la bienvenue"

La ville est quadrillée par un dispositif de plus de mille policiers pour faire face aux manifestations qui pourraient rassembler environ 80'000 personnes au total. Le ministre régional de l'Intérieur Herbert Reul avait dit redouter "des perturbateurs d'extrême gauche potentiellement violents".

Samedi, 50'000 manifestants selon les organisateurs - la police n'a pas donné de chiffres pour l'instant - défilent en direction de la salle du congrès, portant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on peut lire "Résistance!" ou "Ensemble pour la démocratie".

"L'AfD n'est pas la bienvenue ici. Nous défendons une société ouverte sur le monde et démocratique", a déclaré Linda Kastrup, la porte-parole de l'association "Gemeinsam Laut" ("Bruyants ensemble").

Comportements "imprudents"

Tino Chrupalla, qui a été réélu, de même qu'Alice Weidel, pour deux ans de plus à une large majorité à la tête de l'AfD, a salué les progrès réalisés sur le plan local et aux élections européennes, à l'issue desquelles ce parti né en 2013 a obtenu le meilleur score de son histoire, avec près de 16% des suffrages, devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz.

L'Alternative pour l'Allemagne, une formation hostile aux migrants, est en outre donnée gagnante aux scrutins régionaux dans trois Länder de l'est de l'Allemagne en septembre mais sans toutefois atteindre un score qui lui permettrait de gouverner seule. Et jusqu'ici, les autres partis ont toujours exclu de coopérer avec lui.

Concernant les européennes, Tino Chrupalla a regretté une occasion manquée. L'AfD était encore crédité de 22% dans les sondages en janvier avant de perdre du terrain à la suite de plusieurs controverses autour de sa tête de liste Maximilian Krah.

Le dirigeant a déploré "des comportements imprudents et non professionnels" qui ont coûté des suffrages à son parti. Maximilian Krah, 47 ans, qui appartient à la frange la plus radicale de l'AfD, a provoqué un scandale en raison de soupçons de proximité avec Moscou et Pékin. Il est volontiers accusé de tous les maux récents du parti.

>> Relire aussi : Le parti d'extrême droite allemand AfD exclu du groupe ID au Parlement européen

afp//fgn

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