Selon les estimations des chaînes de télévisions publiques ARD et ZDF, le SPD est crédité d'un peu plus de 31% des voix, contre un peu plus de 29% pour l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) à l'issue de ce scrutin dans le Brandebourg, Etat régional qui entoure la capitale Berlin dans l'est du pays.
Ce score traduit une nouvelle percée de l'extrême droite allemande, après deux scores records déjà pour elle lors de deux autres scrutins régionaux le 1er septembre, en Thuringe, que l'AfD avait remporté, et en Saxe, où elle était arrivée juste derrière les conservateurs.
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"C'est un résultat très fort", a affirmé le coprésident de l'AfD, Tino Chrupalla. A l'avenir, "l'AfD sera incontournable", a-t-il affirmé à la chaîne ZDF. L'autre coprésidente Alice Weidel a donné rendez-vous "aux législatives" prévues dans un an.
Le résultat du Brandebourg constitue néanmoins une déception pour ce mouvement xénophobe et prorusse, qui jusqu'à ces derniers jours était donné en tête devant les sociaux-démocrates dans les sondages.
Un succès inespéré
Pour le SPD il s'agit d'un succès inespéré alors qu'il reculait à chaque scrutin depuis des mois et qu'au plan national il atteint, à l'image du chancelier Olaf Scholz, des records d'impopularité. Cette victoire doit néanmoins assez peu à Olaf Scholz et beaucoup au chef du gouvernement régional du Brandebourg, Dietmar Woidke.
Au pouvoir dans la région depuis 2013, ce social-démocrate reste très populaire et avait transformé le scrutin en plébiscite sur sa personnalité et en élection pour ou contre l'extrême droite. Il avait prévenu qu'il se retirerait s'il n'arrivait pas en tête.
Son pari semble avoir été remporté. "Notre objectif depuis le début était d'éviter que notre région soit marquée du sceau brun" de l'extrême droite victorieuse, s'est félicité M. Woidke. Le SPD a nettement progressé par rapport au précédent scrutin de 2019, où il avait atteint 26,2%.
Coalition tiraillée
Même de justesse, cette victoire régionale offre un répit à Olaf Scholz, au moment où il apparaît plus fragilisé que jamais au plan national, à un an d'élections législatives pour lesquelles les sondages placent l'opposition conservatrice en pole position.
Sa coalition tripartite associant aussi des écologistes et des Libéraux est tiraillée par des différends croissants. Le président des Libéraux du FDP, Christian Lindner, n'a pas exclu d'en sortir cette semaine si les trois partis ne parviennent pas à se mettre d'accord sur des priorités communes.
Mais au vu des premières estimations, les sociaux-démocrates semblent bien placés pour continuer à gouverner le Brandebourg au sein d'une coalition avec les conservateurs (12%) et les écologistes (5%). De leur côté, les conservateurs ont déjà leur candidat, ayant désigné cette semaine le chef de la CDU, Friedrich Merz.
Raphaël Dubois avec les agences
Inégalités persistantes et tendance sécuritaire
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