Le Premier ministre australien veut interdire l'accès des réseaux sociaux aux moins de 14 ans
Qualifiant ces sites de "fléau" pour les jeunes, il a affirmé que la loi fédérale instaurant cette limite serait appliquée en 2024, précisant que l'âge minimal pour se connecter à Facebook, Instagram et TikTok devait être fixé entre 14 et 16 ans.
Un test de vérification d'âge à la connexion va être mené dans les prochains mois avant que le texte n'entre en vigueur, a ajouté Anthony Albanese.
"Je veux voir les enfants loin de leurs écrans et (plutôt) sur les terrains de foot, dans les piscines et sur les courts de tennis", a lancé le Premier ministre de centre-gauche.
"Nous voulons qu'ils aient de vraies expériences avec de vraies gens parce que nous savons que les réseaux sociaux font du mal à la société", a-t-il encore dit sur la chaîne nationale ABC.
Soutien de l'opposition
Interrogé plusieurs fois sur le sujet, Anthony Albanese a indiqué qu'il était personnellement favorable à un âge minimal de 16 ans.
Le chef de file de l'opposition conservatrice, Peter Dutton, a apporté son soutien au projet de loi du gouvernement.
"Chaque jour de retard laisse les jeunes enfants vulnérables aux menaces des réseaux sociaux", a-t-il déclaré.
"Imprudent et irréfléchi"
Les analystes estiment cependant qu'une limite d'âge n'aidera pas les jeunes socialement en difficulté.
Pour Daniel Angus, professeur à l'université de Technologie du Queensland, le plan gouvernemental est "imprudent" et "irréflechi" car il intervient avant même le rapport final d'une enquête parlementaire sur les effets des réseaux sociaux sur la société australienne.
Ce projet "sape l'enquête et les principes de la démocratie délibérative et menace de causer de sérieux torts en excluant les jeunes d'une participation importante et saine au monde numérique", poursuit l'expert, qui dirige le pôle de recherche de l'université sur les médias numériques.
Verification impossible
La loi pourrait rediriger quantité d'enfants vers "des espaces en ligne de moindre qualité" en "supprimant d'importants moyens de connexion sociale", déplore-t-il encore.
D'après Toby Murray, professeur associé d'informatique et de technologies de l'information à l'université de Melbourne, il n'est même pas certain que les moyens techniques pour appliquer une telle limite existent à ce jour.
"Le gouvernement est en train d'essayer une technologie de vérification de l'âge. Mais on sait déjà que les méthodes actuelles ne sont pas fiables, trop faciles à contourner ou risquées pour la vie privée des utilisateurs", affirme-t-il.
ats/miro