Seulement 34% des personnes interrogées se déclarent satisfaites ou très satisfaites du chef du gouvernement centriste nommé le 13 décembre, d'après cette étude Ifop-JDD publiée dans le Journal du Dimanche.
En remontant jusqu'en 1959 et la nomination de Michel Debré, l'Ifop, un institut de sondages d'opinion et d'études marketing qui réalise ce baromètre depuis des décennies, n'a pas retrouvé de niveaux d'impopularité aussi élevés pour un Premier ministre immédiatement après sa prise de fonctions.
L'enquête a été menée en ligne du 11 au 18 décembre auprès d'un échantillon de 2004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Un gouvernement à former
François Bayrou a été nommé par le président Emmanuel Macron au terme de longues consultations pour trouver un successeur à Michel Barnier, dont le gouvernement minoritaire a été renversé par les députés après seulement trois mois en poste.
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Sixième chef du gouvernement depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017, et le quatrième en 2024, il espère former un gouvernement dans les prochains jours (lire encadré) pour doter le pays d'un budget, la difficulté étant de le faire passer dans une Assemblée nationale fracturée.
Léger mieux pour le président
Signe des difficultés qui l'attendent, la proportion de mécontents de François Bayrou dépasse très largement celui enregistré par Michel Barnier en septembre 2024 (55%), par Gabriel Attal en janvier 2024 (46%) et par Élisabeth Borne en mai 2022 (43%).
Ce sondage reflète en revanche un léger mieux pour Emmanuel Macron. Le total des satisfaits est en hausse de 2 points par rapport au mois dernier, à 24%, contre 76% de mécontents (-2 points).
"La rencontre Trump-Zelensky à Paris, la réouverture de [la cathédrale] Notre-Dame contribuent à restaurer légèrement son image", a observé pour le JDD le directeur de l'Ifop, Frédéric Dabi. "Emmanuel Macron retrouve un peu d'oxygène dans la distinction de la fonction présidentielle qu'il occupe par rapport au reste du personnel politique", ajoute-t-il.
Concernant François Bayrou, sa première semaine à Matignon a été surtout marquée par le tombereau de critiques sur sa présence au Conseil municipal de Pau, ville du sud-ouest de la France, dont il entend rester maire, en pleine crise dans l'archipel de Mayotte.
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ats/iar
La composition du gouvernement Bayrou "avance"
Nommé le 13 décembre à l'issue d'une journée rocambolesque, François Bayrou continue ce week-end à affiner son équipe, qu'il souhaite resserrée et la plus ouverte possible.
"Cela avance. (...) La structuration des grands pôles ministériels est fixée", a expliqué le président des députés Modem, Marc Fesneau, dans La Tribune dimanche, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée "en une seule fois" et "avant Noël".
De fait, le président Emmanuel Macron rentre en France dimanche matin, après trois jours complets hors de l'Hexagone, à Mayotte, puis Djibouti et l'Éthiopie, ouvrant une fenêtre pour une annonce.
Lundi, il y a peu de chances qu'un gouvernement soit annoncé, en raison de la journée de deuil national décrétée par le chef de l'État pour les Mahorais dont l'île a été dévastée par le cyclone Chido.
Resterait encore mardi, le 24 décembre, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d'année.