Le Premier ministre indien Narendra Modi en passe de conserver son poste après les législatives
Selon ce sondage rendu public quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le BJP (Bharatiya Janata Party) de Narendra Modi et ses alliés devraient obtenir au moins 355 sièges à la chambre basse du Parlement, bien au-delà de la majorité fixée à 272.
Peu avant, le Premier ministre sortant s'était dit confiant dans sa reconduction pour un troisième mandat à la tête du pays. Narandra Modi, qui était donné grand favori, a pu surfer ces dernières semaines sur les bons chiffres de l'économie pour faire campagne, avec une diminution de l'inflation, une croissance solide et un développement de sa place boursière. L'Inde est en plein développement économique, bien qu'il reste d'importants problèmes comme la persistance des inégalités et le chômage des jeunes.
Le long processus de dépouillement va désormais commencer. Le résultat de l'élection et le nom du futur Premier ministre indien sont attendus mardi prochain.
Un immense défi logistique
Pour gérer le nombre d'électeurs et l'immense superficie du pays, environ 3,3 millions de km2, le scrutin s'organisait en sept phases s'étalant sur un mois et demi. Les Indiens aiment à rappeler qu'il s'agit du plus grand exercice démocratique au monde. Tous les cinq ans, plus de 970 millions d'électeurs et d'électrices sont appelés à voter pour élire les 543 députés de la "Lok Sabha", la Chambre basse du Parlement. Deux députés supplémentaires sont nommés directement par la présidence de la République.
Basé à New Dehli, le Parlement fédéral indien est une institution bicamérale qui comprend également une Chambre haute, la "Rajya Sabha". Mais c'est bien dans la Chambre basse que réside le véritable pouvoir politique. Car le parti qui y obtient la majorité à l'issue d'un scrutin à un tour a la tâche de sélectionner le Premier ministre.
Cette élection est donc un immense défi logistique, avec de nombreuses difficultés, notamment celle de rendre le vote possible à des zones géographiques difficiles d'accès ou encore la gestion des électeurs et électrices analphabètes, qui sont encore 250 millions à travers le pays. En outre, le pays est actuellement confronté à une importante vague de chaleur, compliquant encore la donne.
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Une stigmatisation des musulmans?
Narendra Modi a déjà offert à son parti deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son appel à l'électorat hindou. En plein processus électoral, l'opposition l'a d'ailleurs accusé de stigmatiser les musulmans et d'alimenter les tensions interreligieuses, sans apparemment réussir à inverser le rapport de force.
Narendra Modi a tenu des propos controversés envers les musulmans au cours de sa campagne, les qualifiant d'"infiltrés". Il a également accusé la coalition de l'opposition, formée par deux dizaines de partis de divers bords de vouloir redistribuer les richesses de l'Inde aux musulmans.
ther/boi avec afp