Les députés se réuniront vendredi à 10H00 (05H00 en Suisse) pour lui trouver un successeur, a annoncé le parlement mercredi soir. La coalition au pouvoir devrait communiquer le nom de son candidat ou de sa candidate jeudi à l'issue d'une réunion dans la matinée.
Les juges ont décidé, à 5 votes contre 4, de "mettre fin" à la fonction de Srettha Thavisin, a déclaré le juge Punya Udchachon, lors de la lecture de la décision.
Le départ du dirigeant, moins d'un an après sa nomination, intervient dans un contexte de stagnation économique et d'inquiétudes sur l'état de la démocratie.
Une longue histoire d'instabilité
"Je respecte la décision. Je répète que, pendant presque un an à ce poste, j'ai fait de mon mieux pour diriger le pays avec honnêteté", a réagi Srettha Thavisin, depuis le siège du gouvernement à Bangkok. "Je suis triste d'être considéré comme un Premier ministre malhonnête", a-t-il ajouté.
La deuxième économie d'Asie du Sud-Est a une longue histoire d'instabilité et d'interventions de l'armée ou de la justice dans le système politique, au nom d'un statu quo qui favorise le bloc militaro-royaliste, selon le camp pro-démocratie.
La semaine dernière, la Cour constitutionnelle a dissous le principal parti d'opposition et banni pour dix ans son leader pro-démocratie Pita Limjaroenrat, une décision contestée par les Nations unies et les groupes de défense des droits humains.
Une possible perte de confiance des investisseurs
"La politique thaïlandaise est une vraie pagaille. La Thaïlande va subir une perte de confiance de la part des investisseurs étrangers", a déclaré Puangthong Pawakapan, professeure à l'université Chulalongkorn de Bangkok.
Srettha Thavisin était accusé par quarante sénateurs pro-armée d'avoir enfreint des règles éthiques fixées dans la Constitution, en nommant comme ministre Pichit Chuenban, un avocat condamné en 2008 à six mois de prison dans une affaire de corruption.
Cette affaire évoque les divisions des années 2000 et 2010, entre le milliardaire Thaksin Shinawatra, dont Srettha Thavisindont et Pichit Chuenban sont proches, et les élites conservatrices alignées avec le roi et l'armée.
Il y un an, les deux camps avaient mis de côté leurs vieilles rancunes pour former une coalition qui a propulsé au Srettha Thavisindont au pouvoir, issu du parti Pheu Thai contrôlé par la famille Shinawatra.
afp/ther