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Le réformateur Massoud Pezeshkian vainqueur de l'élection présidentielle en Iran

Le réformateur Massoud Pezeshkian remporte la présidentielle en Iran, mais ses pouvoirs seront restreints
Le réformateur Massoud Pezeshkian remporte la présidentielle en Iran, mais ses pouvoirs seront restreints / 19h30 / 2 min. / le 6 juillet 2024
Le candidat réformateur Massoud Pezeshkian a remporté le second tour de la présidentielle en Iran, devant l'ultraconservateur Saïd Jalili, a indiqué samedi la télévision publique. Dans sa première déclaration après l'annonce de sa victoire, il a assuré qu'il "tend la main" à tous les Iraniens.

Le député Massoud Pezeshkian a recueilli plus de 16 millions de votes contre plus de 13 millions à son adversaire, un ancien négociateur nucléaire, sur un total de 30 millions de bulletins déjà dépouillés, selon les autorités électorales. La participation s'est établie à 49,8%.

"Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu'avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main", a déclaré samedi sur X le nouveau président. Mardi, il avait affirmé qu'il tendait "la main de l'amitié à tout le monde. Nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays".

Saïd Jalili a appelé à la télévision ses supporters à "respecter" le résultat du vote. "Nous devrions faire tous des efforts pour l'aider."

>> Les explications du 12h30 :

Massoud Pezeshkian, fraîchement élu à la présidence de l'Iran, est favorable à l'ouverture [Keystone]Keystone
Le réformateur Massoud Pezeschkian est le nouveau président iranien / Le 12h30 / 1 min. / le 6 juillet 2024

Forte abstention au premier tour

Après un premier tour marqué par une forte abstention, quelque 61 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes vendredi dans les 58'638 bureaux de vote du pays.

Arrivé en tête au premier tour avec 42,4% des voix, Massoud Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident. Saïd Jalili, qui a obtenu 38,6% des votes, est lui connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.

L'élection devrait avoir des répercussions limitées, le président n'ayant que des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l'Etat.

Massoud Pezeshkian appelle à régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.

Relations avec les Etats-Unis et l'Europe

Celui qui est appelé le "docteur" par beaucoup d'Iraniens est en faveur de "relations constructives" avec les Etats-Unis, ennemi de la République islamique d'Iran, et les pays européens afin de sortir le pays de son "isolement".

Le scrutin est suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.

Des soutiens de poids

Massoud Pezeshkian, 69 ans, a reçu le soutien des anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.

Son rival, 58 ans, a notamment l'appui de Mohammad-Bagher Ghalibaf, le président conservateur du Parlement, sorti troisième avec 13,8% des voix au premier tour.

L'élection, organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai, se tient dans un contexte de mécontentement populaire face notamment à l'état de l'économie frappée par des sanctions internationales.

>> Lire : Les médias officiels iraniens annoncent la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère

ats/afp/jtr/juma

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L'international félicite le nouveau président et veut un renforcement des relations avec l'Iran

Le président russe Vladimir Poutine a félicité le nouveau président iranien, a annoncé le Kremlin dans un communiqué samedi.

"Les relations russo-iraniennes ont le caractère amical et de bon voisinage", a déclaré Vladimir Poutine, dans un message de félicitations adressé à Massoud Pezeshkian.

Pays alliés lourdement sanctionnés par les Occidentaux, la Russie et l'Iran "coordonnent leurs efforts de manière efficace pour résoudre les questions d'actualité internationale", a-t-il fait valoir.

"J'espère que votre activité au poste de président va contribuer à un renforcement ultérieur d'une coopération bilatérale constructive tous azimuts pour le bien de nos peuples amicaux", a souligné le maître du Kremlin, en souhaitant au nouveau président iranien "du succès, de la santé et de la prospérité".

"Intérêts mutuels"

Le roi et le prince héritier d'Arabie Saoudite ont félicité Massoud Pezeshkian pour son élection à la présidence de l'Iran, a rapporté samedi l'agence de presse officielle SPA.

"Nous vous adressons nos sincères félicitations et nos meilleurs voeux de succès et de réussite, en espérant continuer à développer les relations qui lient nos deux pays et nos deux peuples frères", a dit le souverain Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.

Il a souligné aussi sa volonté de "poursuivre la coordination et la concertation afin de renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales". 

"J'affirme ma volonté de développer et d'approfondir les relations entre nos pays et nos peuples et de servir nos intérêts mutuels", a aussi déclaré le roi héritier Mohammed bin Salman.

Le royaume sunnite d'Arabie saoudite et l'Iran, à majorité chiite, ont repris leurs relations diplomatiques en mars 2023 après sept de rupture, dans le cadre d'un accord négocié par la Chine.

Autre pays du Golfe, le Koweït a également adressé ses félicitations à Massoud Pezeshkian. L'émir Mechal al-Ahmad al-Sabah a "souhaité à la République islamique d'Iran davantage de progrès et de prospérité", a indiqué l'agence de presse Kuna.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a lui aussi félicité le réformateur Massoud Pezeshkian pour sa victoire au second tour de l'élection présidentielle en Iran.

"J'ai hâte de travailler en étroite collaboration avec vous pour renforcer davantage nos chaleureuses et anciennes relations bilatérales dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a-t-il écrit sur X.

Le président chinois Xi Jinping s'est dit "prêt à travailler avec le président (iranien, ndlr) pour approfondir le partenariat stratégique global Chine-Iran", selon l'agence de presse Chine Nouvelle.