Neuf millions de Rwandais étaient appelés aux urnes. Le décompte des voix a commencé dès la clôture du scrutin et des résultats partiels seront communiqués au fur et à mesure du dépouillement, jusqu'à l'annonce des résultats provisoires le 20 juillet, a indiqué la commission électorale. Les résultats définitifs seront proclamés le 27 juillet.
La présidentielle oppose les trois mêmes candidats qu'en 2017, quand le chef de l'Etat sortant l'avait emporté avec 98,79% des voix face au leader du seul parti d'opposition autorisé Frank Habineza (0,48%) et à l'indépendant Philippe Mpayimana (0,73%).
Paul Kagame, 66 ans, tient fermement les rênes du pays depuis qu'il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du FPR, le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait selon l'ONU 800'000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
D'abord vice-président et ministre de la Défense mais dirigeant de facto du Rwanda, Paul Kagame en est officiellement le président depuis 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, puis à trois reprises au suffrage universel (95,05% en 2003 - 93,08% en 2010 - et 2017).
L'opposition muselée
Le chef de l'Etat jouit d'une forte popularité pour avoir relevé le pays, exsangue au sortir du génocide et aujourd'hui présenté par certains dirigeants occidentaux et africains comme un modèle de développement.
Mais il est aussi accusé de museler les voix critiques du pouvoir. La commission électorale a invalidé la candidature d'une voix anti-Kagame, Diane Rwigara, en raison de documents non conformes. Elle avait déjà été écartée de la dernière présidentielle, accusée de falsification de documents et arrêtée, avant d'être blanchie par la justice.
Deux figures d'opposition, Victoire Ingabire et Bernard Ntaganda, n'ont pas non plus eu la possibilité de se présenter à la présidentielle, en raison de condamnations passées. La justice a rejeté leurs demandes de voir leurs droits civiques restaurés.
Dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé les "sévères restrictions" aux droits de l'opposition, ainsi que des "menaces, détentions arbitraires, accusations fabriquées de toutes pièces, meurtres et disparitions forcées".
afp/miro