Les élus ont fini par se mettre d'accord sur l'adoption finale de cette loi de finances de 1200 milliards de dollars, soit 1077 milliards de francs suisses. Si les sénateurs n'ont pas approuvé ce texte avant l'échéance fatidique de minuit vendredi, censée déclencher le "shutdown", ce petit retard devrait être sans grande conséquence sur les ministères américains qui risquaient de se voir priver de financements.
"Cela n'a pas été facile, mais notre persévérance valait la peine", a déclaré le chef de file démocrate du Sénat américain Chuck Schumer depuis l'hémicycle, après des heures d'intenses négociations avec les républicains. "C'est bien pour les Américains que nous ayons conclu un accord", a-t-il ajouté, avant l'approbation finale du texte.
Un signe de la pagaille qui règne au Congrès
Plus qu'un grand danger pour les Etats-Unis, ces rebondissements de dernière minute illustrent la pagaille qui règne au Congrès américain. Au cours de la dernière année, l'institution a destitué l'un de ses leaders, échoué à envoyer des fonds pour l'Ukraine et évité, seulement de justesse, la banqueroute de la première puissance économique mondiale.
Vendredi matin, le vote du budget de l'Etat fédéral à la Chambre des représentants, qui devait elle aussi approuver ce texte, a d'ailleurs été le théâtre de rebondissements spectaculaires. Quelques minutes après le vote, l'élue Marjorie Taylor Greene, proche de Donald Trump, a déclaré avoir déposé une motion pour évincer le dirigeant de l'institution, le républicain Mike Johnson, qu'elle a accusé de "trahison".
Ce coup de théâtre a aussi un air de déjà vu. L'ancien "speaker" de la Chambre, Kevin McCarthy, avait été destitué il y a seulement quelques mois dans un scénario très similaire.
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Une suite de mini-budgets
La tension qui règne autour de l'adoption de ces lois de finances est telle que les Etats-Unis n'étaient pas parvenus jusqu'ici à adopter de budget pour 2024, une situation à laquelle aucune autre grande économie mondiale n'est confrontée. Les Etats-Unis ont fonctionné durant des mois via l'adoption de mini-budgets, expirant au bout de quelques semaines, un casse-tête pour les ministères américains.
Le projet de loi débattu cette semaine prolongera le budget américain jusqu'à la fin de l'exercice financier, soit le 30 septembre.
afp/lia
Les fonds pour l'UNRWA coupés
Ce texte de 1012 pages contient des mesures qui auront de fortes répercussions à l'étranger. Il interdit ainsi tout financement direct des Etats-Unis à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, au coeur d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier douze de ses quelque 13'000 employés à Gaza d'être impliqués dans l'attaque meurtrière du 7 octobre perpétrée par le Hamas.
Le projet de loi contient aussi des centaines de millions de dollars pour Taïwan, mais ne débloque aucun financement pour l'Ukraine, l'enveloppe pour Kiev faisant l'objet de négociations séparées. Il contient aussi plusieurs mesures liées à l'immigration.