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Les belligérants soudanais acceptent de garantir l'accès humanitaire via deux routes 

Les belligérants au Soudan acceptent de garantir un accès aux convois humanitaires
Les belligérants au Soudan acceptent de garantir un accès aux convois humanitaires / 19h30 / 21 sec. / le 23 août 2024
Les sept acteurs, dont la Suisse, qui ont piloté dix jours de pourparlers sur le Soudan dans la région genevoise demandent que le nouveau flux d'aide "continue et s'accélère". Ils ont dit vendredi avoir obtenu des garanties pour une seconde route, depuis Port-Soudan.

Plus d'une dizaine de camions ont pu franchir cette semaine le passage d'Adré depuis le Tchad vers le Darfour, où une partie de la population soudanaise fait face à une famine. Il en faut "des centaines", a affirmé vendredi à la presse l'émissaire américain Tom Perriello, qui a présidé les négociations.

L'armée soudanaise, absente à Genève mais qui était joignable à distance par les négociateurs, avait autorisé cette ouverture pour trois mois. Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait appelé à étendre cette période.

Des garanties

Dans une déclaration conjointe vendredi au terme des pourparlers, les Etats-Unis, de même que notamment la Suisse et l'Arabie saoudite qui ont coorganisé les discussions, disent avoir aussi obtenu des garanties pour une route d'assistance depuis Port-Soudan. Avec leurs partenaires émiratis, égyptiens, de l'Union africaine et de l'ONU, ils ajoutent vouloir continuer d'oeuvrer pour un troisième accès.

Ce dispositif doit permettre d'acheminer de la nourriture, des médicaments et du matériel d'urgence pour environ 20 millions de personnes.

Au total, plus de 25 millions de Soudanais et Soudanaises, soit la moitié de la population, ont besoin d'une aide dans le pays. Des millions font face à une insécurité alimentaire importante. Les violences depuis près d'un an et demi entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont fait des dizaines de milliers de victimes. Et plus de 10 millions de personnes ont fui à l'intérieur du territoire, où sévit par ailleurs une épidémie de choléra, ou dans les Etats voisins.

Aucune avancée possible sur un cessez-le-feu

Les sept acteurs derrière les pourparlers ont également annoncé avoir proposé un mécanisme d'application pour régler les disputes entre les deux parties. Celui-ci doit permettre de recevoir les plaintes et d'éviter le blocage d'engagements pris par les délégations, comme ceux en Arabie Saoudite l'année dernière qui n'ont jamais été honorés.

"Il est loin d'être atteint", a admis Tom Perriello. Les FSR ont donné des garanties pour un code de conduite pour le droit international humanitaire, a-t-il aussi ajouté.

Malgré l'absence de l'armée, des discussions à distance ont pu être menées, y compris avec cette partie "à de nombreuses reprises chaque jour". Son dirigeant, le général Abdel Fattah al-Burhane, a aussi envoyé une délégation cette semaine en Egypte pour rencontrer le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Mais l'objectif premier, celui d'un cessez-le-feu, n'aura jamais été réellement abordé. L'armée conditionne toute discussion sur cette question avec les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo à la fin du siège d'El-Fasher au Darfour par ces paramilitaires. Et elle conteste la participation des Emirats arabes unis, accusés de soutenir celles-ci mais que Washington considère comme importante.

ats/fgn

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