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Les bombes russes frappent la région de Soumy "jusqu'à 20 fois par jour" depuis l'offensive de Kiev en Russie

Reportage dans la région ukrainienne de Soumy, qui paie un lourd tribut à l'opération militaire sur sol russe
Reportage dans la région ukrainienne de Soumy, qui paie un lourd tribut à l'opération militaire sur sol russe / La Matinale / 5 min. / le 27 septembre 2024
Certaines localités frontalières ukrainiennes paient un lourd tribut à l'opération lancée sur sol russe. Dans la région de Soumy, au nord-est du pays, la population et les humanitaires font état d'une multiplication des frappes depuis le début de l'offensive, avec l'usage des très puissantes bombes planantes.

A 30 kilomètres de la frontière russe, les habitantes et habitants de la région de Soumy, au nord-est de l'Ukraine, rapportent des actes de vengeance de la part de Moscou face à l'opération de l'armée ukrainienne, à coup de bombes planantes, larguées par avion. Ces armes dévastatrices, qui contiennent entre 500 et 1500 kilos d'explosifs, peuvent pulvériser des immeubles.

"La Russie nous bombarde avec ces bombes jusqu'à 20 fois par jour. C'était nettement moins effrayant lorsqu'ils n'utilisaient que leur artillerie et non leurs avions comme maintenant", témoigne au micro de la RTS Marina, coincée avec ses trois enfants dans un village à 10 kilomètres de la frontière.

"Avant, les gens sortaient encore pour aller au petit magasin. Désormais, tout le monde se barricade. Mes enfants ont peur. Mentalement, c'est vraiment dur. La simple idée de devoir dormir contre un mur me rend totalement hystérique", confie-t-elle.

Le bâtiment d'une école du village de Yunakivka, à 9 kilomètres de la frontière avec la Russie dans la région de Soumy, a été détruit par des bombardements russes mi-août. [KEYSTONE - GEORGE IVANCHENKO]
Le bâtiment d'une école du village de Yunakivka, à neuf kilomètres de la frontière avec la Russie dans la région de Soumy, a été détruit par des bombardements russes mi-août. [KEYSTONE - GEORGE IVANCHENKO]

Si Marina n'a pas encore fui son village, c'est parce qu'elle est rattrapée par des considérations administratives. Elle doit se rendre jusqu'à la ville de Soumy pour y faire les passeports de ses trois enfants, sans lesquels la famille ne peut se réfugier à l'étranger.

Davantage de bombardements

Les humanitaires sont les rares personnes qui continuent à se rendre dans ces villages afin d'aider la population. Vladimyr, chef de l'unité de secours de la Croix-Rouge locale, s'est rendu récemment dans un village frappé par une bombe planante russe.

Il explique que son équipe ramène régulièrement des cadavres de civils depuis les régions frontalières. Depuis que l'opération de Koursk a commencé, les bombardements sont infiniment plus nombreux, raconte-t-il dans La Matinale de la RTS.

"Nous vivons le pire aujourd'hui"

"Depuis que nos soldats mènent cette opération, la Russie bombarde sans arrêt. Je ne dors plus. Mon mari est resté au village pour protéger nos biens et s'occuper de nos animaux", témoigne une femme déplacée dans un bâtiment de la ville de Soumy qui sert de centre d'accueil pour les personnes ayant fui les villages alentours.

"Je l'appelle tous les soirs. Lorsqu'il ne répond pas, car le réseau manque, je me mets à trembler de partout comme après un traumatisme. Sur les dix ans de guerre que nous avons connus jusqu'ici, nous vivons le pire aujourd'hui."

Une femme et ses enfants dans un centre d'accueil de la ville de Soumy, en Ukraine, en septembre 2024. [RTS - Maurine Mercier]
Une femme et ses enfants dans un centre d'accueil de la ville ukrainienne de Soumy. [RTS - Maurine Mercier]

Cette réfugiée pensait être à l'abri à Soumy. Mais même dans l'hôtel de fortune dans lequel elle loge avec ses trois enfants, sa cadette a été soufflée par la vague d'une explosion.

Selon les chiffres officiels ukrainiens, la Russie a lancé plus de 900 bombes planantes sur l'Ukraine au cours de la semaine dernière, dont une grande partie sur la région de Soumy.

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Reportage radio: Maurine Mercier

Adaptation web: Isabel Ares

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