Les discussions patinent à gauche tandis qu'Emmanuel Macron regrette la désunion dans son camp
L'union des gauches, arrivée en tête contre toute attente mais sans majorité absolue, vit l'épreuve du feu en raison des désaccords entre les Insoumis de l'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon et les socialistes. Au cinquième jour de tractations, ils ne se hasardent plus à promettre de s'entendre rapidement sur un nom pour le poste de Premier ministre.
"Ce n'est pas parce que la question du Premier ministre n'est pas tranchée que rien n'avance", a tempéré la cheffe des écologistes Marine Tondelier. "C'est normal que ça prenne un peu de temps", veut-elle croire. Le calendrier pourrait même s'étirer jusqu'au 18 juillet, quand les députés reviendront à l'Assemblée pour élire leur président.
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Le camp présidentiel en embuscade
Le Nouveau Front populaire s'estime vainqueur, bien qu'avec 195 députés il lui manque une centaine de sièges pour atteindre la majorité absolue. Cette situation l'expose à un risque immédiat de censure s'il parvient à former un gouvernement.
En outre, le camp présidentiel, qui a réussi à préserver quelque 160 élus, reste en embuscade et n'a pas renoncé à former une majorité au centre.
Les législatives anticipées, convoquées par le président français après l'échec de ses candidats aux élections européennes du 9 juin, ont cependant laissé des traces.
"Spectacle désastreux"
Le camp présidentiel cache péniblement certaines dissensions et vendredi, lors d'une réunion à l'Elysée, le président Emmanuel Macron a déploré le "spectacle désastreux" donné ces derniers jours par son camp, qui peine à s'unir derrière Gabriel Attal, Premier ministre depuis janvier 2024 et chef de la campagne éclair aux législatives.
Il est le seul candidat à la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée. Il s'est engagé vendredi à "protéger les Français de tout gouvernement qui compterait des ministres issus du RN ou de LFI", dans sa profession de foi pour cette présidence de groupe, en évoquant le parti d'extrême droite et le mouvement de gauche radicale.
La cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, qui a progressé aux législatives avec 140 députés mais moins que prévu, a prévenu que son parti "censurera tout gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles".
afp/hkr
Le PS ne valide pas la candidature d'Huguette Bello
Le Conseil national du PS français n'a pas validé samedi la candidature de la Réunionnaise Huguette Bello au poste de Première ministre. Il appelle à poursuivre les discussions avec ses partenaires du Nouveau Front populaire pour trouver un nom consensuel, a-t-on appris auprès du parti.
"Aucun nom ne fait consensus entre nous à ce stade", note le secrétaire général du parti Pierre Jouvet. Le PS, qui propose toujours la candidature de son premier secrétaire Olivier Faure, souhaite poursuivre les discussions avec ses partenaires, pour trouver un nom consensuel "d'ici au 18 juillet", date de l'ouverture de la législature, précise-t-il.
Refusant de céder à "la pression" des Insoumis, qui affirment que seuls les socialistes refusent la candidature d'Huguette Bello, les socialistes clament avoir eu confirmation que les Ecologistes n'ont pas pris position non plus pour la Réunionnaise.
PS accusé de "tout bloquer"
Du côté de LFI, on reproche maintenant au PS de "tout bloquer" dans les tractations à gauche pour former un gouvernement, après le refus d'entériner la candidature de la Réunionnaise Huguette Bello pour Matignon.
"En conséquence, la coordination de La France insoumise est convoquée demain (dimanche, n.d.l.r.) à 12h pour analyser la signification des blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure", a écrit Manuel Bompard, coordinateur de LFI, sur X.