Dans une déclaration dimanche, l'armée soudanaise avait affirmé ne pas vouloir venir à Genève pour ce format porté par Washington avec l'Arabie saoudite et la Suisse. "Nous n'avons pas abandonné l'espoir qu'elle assiste aux pourparlers", a toutefois affirmé Tom Perriello à la presse à Genève.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l'armée régulière du général menée par Abdel Fattah al-Burhan aux paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdane Daglo.
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Pas une médiation formelle
Après des mois de consultations, Tom Perriello reconnaît que le format serait technique et pas une médiation formelle si cette partie ne venait pas. Il a répété aussi que Washington a condamné à plusieurs reprises le siège d'El-Fasher, au Darfour, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). L'armée conditionne aussi sa participation à un dialogue à un retrait de ses rivaux.
De leur côté, les FSR se sont engagés à participer aux discussions à Genève. Mais leurs représentants ne sont pas encore arrivés, a précisé l'émissaire américain. Et en l'absence de l'armée, il serait difficile d'évaluer le sérieux avec lequel elles sont prêtes à des avancées concrètes, selon lui.
Un long processus
L'objectif à Genève est d'aboutir à un plan pour un cessez-le-feu entre ces deux parties en conflit depuis près d'un an et demi. De même qu'à une augmentation de l'accès humanitaire et aux moyens d'appliquer celle-ci. "Il est peu probable que nous résolvions tous les problèmes cette semaine", admet Tom Perriello.
Après une première série de dix jours, une pause pourrait être suivie de nouveaux pourparlers. Tom Perriello a tenu à remercier la Suisse pour la "générosité" dont elle fait preuve en accueillant ce nouveau format. Son rôle notamment sur les questions humanitaires pourrait être important, selon lui.
En revanche, il n'est pas question de régler le volet politique du conflit. Une approche laissée à l'Union africaine (UA) et que Washington soutient, ajoutant que cette question doit être résolue par la population et non les deux généraux rivaux.
ats/lia
"L'une des pires situations humanitaires au monde"
Le Soudan est à un "point de rupture cataclysmique", a mis en garde lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"Sans action globale immédiate, massive, et coordonnée, nous risquons d'être témoins de la mort, évitable, de dizaines de milliers de personnes dans les mois à venir", a déclaré Othman Belbeisi, le directeur régional de l'OIM pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Selon l'agence de l'ONU, la famine et les inondations sont venues s'ajouter à une longue liste de défis auxquels sont confrontés des millions d'habitants de ce pays ravagé par la guerre, pour aboutir à "l'une des pires situations humanitaires au monde".
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts selon l'ONU. Plus de 10,7 millions de personnes ont été déplacées à travers le pays et 2,3 millions d'autres ont du fuir vers les pays voisins.
Appel aux dons relancé par la Chaîne du Bonheur
La Chaîne du Bonheur a décidé de relancer son appel aux dons pour le Soudan, alors que des pourparlers de paix doivent débuter cette semaine en Suisse.
Depuis plus d'un an, ce pays est en proie à un conflit dévastateur qui a plongé la région dans l'une des pires crises humanitaires au monde. Plus de neuf millions de personnes, dont quatre millions d'enfants, ont dû fuir leurs maisons.