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Les étudiants bangladais poursuivent leurs manifestations malgré l'assouplissement des quotas

Au Bangladesh, des étudiants manifestent depuis une le 1er juillet pour la fin du système des quotas d'embauche dans la fonction publique. [EPA / Keystone - MONIRUL ALAM]
Les étudiants bangladais poursuivent leurs manifestations, alors que la répression a fait 155 morts / La Matinale / 1 min. / hier à 06:20
Le principal groupe d'étudiants qui a lancé les manifestations au Bangladesh a affiché dimanche son intention de poursuivre le mouvement pour dénoncer les quotas de recrutement dans la fonction publique, malgré l'assouplissement du système annoncé par la Cour suprême.

La justice du Bangladesh a revu dimanche à la baisse un système controversé de quotas de recrutement dans la fonction publique, sans toutefois l'abolir, après que sa réintroduction en juin a déclenché des affrontements à l'échelle nationale, faisant 151 morts.

Ce qui a commencé comme une protestation contre des quotas de recrutement aux très prisés emplois publics, accusés de favoriser les proches du pouvoir, a conduit cette semaine aux pires violences sous le mandat de la Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 15 ans.

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Manifestations quotidiennes

"Nous n'arrêterons pas nos manifestations tant que le gouvernement n'aura pas pris une décision prenant en compte nos demandes", a déclaré un porte-parole de l'association "Students Against Discrimination", sous couvert d'anonymat.

Les manifestations, quasi-quotidiennes depuis début juillet, avaient au départ pour unique revendication une réforme des règles de recrutement dans la fonction publique. Mais avec le durcissement de la réaction de la police, qui a tiré à balles réelles samedi dans la capitale Dacca, c'est désormais la fin du mandat de Sheikh Hasina que réclament les dizaines de milliers de jeunes Bangladais.

Des soldats patrouillent dans plusieurs villes du pays après l'échec de la police anti-émeutes à rétablir l'ordre, tandis qu'une coupure du réseau internet à l'échelle nationale limite considérablement depuis jeudi le flux d'informations vers le monde extérieur.

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La violente répression des manifestations étudiantes plonge le Bangladesh dans le chaos
La violente répression des manifestations étudiantes plonge le Bangladesh dans le chaos / 19h30 / 22 sec. / samedi à 19:30

Ordonnance jugée "illégale"

La Cour suprême devait se prononcer en août sur la légalité du programme récemment réintroduit qui réserve plus de la moitié des emplois publics à des candidats sélectionnés, mais elle a avancé son verdict avec l'intensification des violences entre étudiants et forces de l'ordre.

Elle a jugé "illégale" l'ordonnance rendue en juin par une juridiction inférieure réintroduisant le système des quotas d'embauche dans le secteur public, a rapporté le procureur général du Bangladesh A.M. Amin Uddin.

Postes attribués au mérite

Shah Monjurul Hoque, un avocat impliqué dans l'affaire, a indiqué que la Cour avait également demandé aux étudiants protestataires "de retourner en classe" après avoir rendu son verdict. Dans sa décision, la Cour réduit fortement réduit le nombre d'emplois réservés, qui est passé de 56% à 7% de l'ensemble des postes.

Elle réserve 5% de tous les emplois publics aux enfants des "combattants de la liberté" de la guerre de libération du Bangladesh contre le Pakistan en 1971, contre 30% auparavant.

De plus 1% des postes est réservé aux communautés tribales et 1% aux personnes handicapées ou s'identifiant à un troisième sexe en vertu de la loi bangladaise. Les 93% de postes restants seront désormais attribués au mérite, a décidé la Cour.

afp/hkr

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