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Les feux de forêt extrêmes ont doublé depuis 20 ans dans le monde

Les feux de forêt extrêmes ont doublé depuis 20 ans dans le monde. [keystone - Alberto Saiz]
Les feux de forêt extrêmes ont doublé depuis 20 ans dans le monde / Le Journal horaire / 34 sec. / le 24 juin 2024
Le nombre et l'intensité des feux de forêt extrêmes, les plus destructeurs et les plus polluants, ont plus que doublé dans le monde depuis 20 ans, en raison du réchauffement climatique dû à l'activité humaine, selon une nouvelle étude publiée lundi.

À l'aide de données satellites, les chercheurs ont étudié près de 3000 incendies de forêt ayant une énorme "puissance radiative" - la quantité d'énergie émise par rayonnement - entre 2003 et 2023 et ont constaté que leur fréquence avait été multipliée par 2,2 au cours de cette période.

En ne considérant que les 20 incendies les plus violents de chaque année, leur puissance radiative cumulée a également plus que doublé, à un rythme qui "semble s'accélérer", selon l'étude publiée dans le journal Nature Ecology & Evolution.

Forêts tempérées de conifères

Ce sont les forêts tempérées de conifères, notamment dans l'ouest des États-Unis, et les forêts boréales, qui couvrent l'Alaska, le nord du Canada et de la Russie, qui sont les plus touchées, avec une fréquence de tels incendies multipliée respectivement par 11 et 7.

"Les effets du changement climatique n'appartiennent plus au futur et nous voyons aujourd'hui les signes d'une atmosphère qui s'assèche et se réchauffe", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Calum Cunningham, de l'université australienne de Tasmanie, plaidant pour une meilleure gestion préventive des forêts.

2023, l'année la plus extrême

Les six années les plus extrêmes en matière d'intensité et de fréquence des incendies de forêt se sont produites depuis 2017, selon l'étude. Confirmant la tendance, c'est l'année 2023, la plus récente, qui a connu "les intensités d'incendie de forêt les plus extrêmes" sur la période étudiée.

Au cours de sa croissance, le couvert forestier absorbe le CO2, mais celui-ci retourne en masse dans l'atmosphère lorsque la végétation brûle, aggravant le réchauffement de la planète causé par les émission de gaz à effet de serre. Cela crée un "effet de rétroaction", a déclaré Calum Cunningham.

En outre, avec ces feux, "de vastes régions sont traversées par le panache de fumée, ce qui a des effets importants sur la santé et entraîne beaucoup plus de décès prématurés que les flammes elles-mêmes", a souligné le chercheur.

Son étude cite notamment des travaux selon lesquels la pollution de l'air à cause des mégafeux en 2015 en Indonésie a entraîné une surmortalité de 100'000 personnes.

afp/fgn

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Etat de "situation d'urgence" dans une région brésilienne

L'État brésilien du Mato Grosso do Sul (centre-ouest) a décrété lundi l'état de "situation d'urgence" en raison des incendies de forêt qui ravagent le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète, située en grande partie dans cette région.

Ce décret, publié au Journal officiel, a été pris en raison de "la propagation de feux hors de contrôle" dans cet État.

D'une validité de six mois, il permet de déployer davantage de moyens plus rapidement pour combattre ces incendies que les spécialistes attribuent à une sécheresse extrême, et à des départs de feux volontaires pour l'expansion des terres agricoles sur la forêt, souvent devenus incontrôlables.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ce week-end montrent une longue "muraille de feu" éclairer la nuit dans la forêt, en arrière-plan des festivités de la Saint-Jean dans la ville de Corumba, dans le Mato Grosso do Sul.

Selon les données recueillies par le Laboratoire d'application de satellites environnementaux (Lasa) de l'Université fédérale de Rio de Janeiro, 627'000 hectares ont déjà brûlé au Pantanal depuis le début de l'année.