Les JO et la Libération à l'honneur du défilé du 14-Juillet dans une France en crise politique
Point d'orgue de l'événement, un cavalier portant un bicorne a descendu au pas sur sa monture, la flamme à la main, l'avenue Foch, où se tenait la cérémonie cette année, la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées étant indisponible du fait des installations nécessaires à la tenue des prochains JO.
La torche olympique a ensuite été transmise à un jeune sportif, qui l'a lui-même passée à d'autres adolescents vêtus de blanc devant la tribune officielle, où le président Emmanuel Macron se tenait.
Derrière eux, des soldats portant des vestes vertes, jaunes, rouges, bleues et noires, ont reproduit le drapeau olympique, alors que la Marseillaise était chantée et que la patrouille de France sillonnait le ciel.
"Quelle émotion d'accueillir la flamme à Paris. Ca y est, elle est là! ", s'est réjoui le patron du comité d'organisation, Tony Estanguet, interrogé sur la chaîne de télévision France 2. "On va accueillir le monde. On a hâte", a-t-il encore dit.
Défilé restreint
Dans une France en pleine instabilité politique, au lendemain d'élections législatives anticipées n'ayant pas dégagé de majorité absolue pour les principaux camps, et sans visibilité sur le prochain gouvernement, le président Macron a ouvert le défilé dans le calme, debout dans un véhicule de commandement.
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Le chef de l'Etat, qui avait pu être sifflé par une partie de la foule en 2019, alors que le mouvement de contestation populaire des Gilets jaunes agitait régulièrement la France, a descendu l'avenue Foch devant un public clairsemé, l'accès à la cérémonie ayant été restreint pour des questions de sécurité.
La cérémonie s'est distinguée par des rappels au 80e anniversaire de la Libération. Aucun char ni blindé n'a participé à la fête. Et JO obligent, aucune personnalité étrangère n'a été invitée cette année. Un contraste avec les cérémonies fastes de 2023, en présence du Premier ministre indien Narendra Modi.
Quelque 22 hélicoptères et 45 avions, dont deux américains et deux britanniques, ont traversé le ciel parisien. Et 162 chevaux de la Garde républicaine ont défilé au sol.
"Liens entre les armées et les valeurs olympiques"
L'un des objectifs de l'édition 2024 est de "mettre en avant les liens entre les armées et les valeurs de l'olympisme", à douze jours de la cérémonie d'ouverture dans la capitale française, avec en tableau final un relais à cheval de la flamme olympique, selon le gouverneur militaire de Paris, le général Christophe Abad.
Quelque 18'000 militaires doivent participer à la sécurité des JO (26 juillet-11 août), en appui des 45'000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie.
"Par votre engagement au service du succès des Jeux, parfois à travers vos propres athlètes, vous prendrez toute votre part à cette saison d'unité et de rayonnement de la Nation", a salué samedi Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés.
vajo avec afp
Paris accueille la flamme olympique, "bonus" du 14-juillet.
Le flambeau a été apporté sur les Champs-Elysées où Thierry Henry a démarré le relais, avec en perspective un grand drapeau français flottant sous l'Arc de Triomphe.
"Ce n'est pas quelque chose que l'on refuse, le jour de notre Fête nationale, sur les Champs-Elysées, salue le sélectionneur de l'équipe de France olympique de football. C'est tout simplement extraordinaire."
La flamme doit parcourir le coeur de la capitale pendant presque douze heures, jusqu'à l'Hôtel de Ville où elle passera la nuit avant de reprendre son voyage parisien qui s'achèvera lundi soir place de la République, avec un concert gratuit.
En deux jours, elle doit parcourir environ soixante kilomètres, portée par quelque 540 relayeurs - 200 dimanche, 340 lundi - et encadrée par 1600 policiers et gendarmes, parmi 18'000 forces de l'ordre mobilisées pour l'événement.
Test grandeur nature pour la cérémonie d'ouverture
Ce relais représente un test grandeur nature, à plus d'un titre, avant la cérémonie du 26 juillet qui présentera les mêmes défis: faire vibrer et rassurer sur l'aspect sécuritaire et logistique, dans un coeur de capitale qui s'agace déjà des perturbations de circulation.
Parmi les relayeurs, des inconnus et de nombreuses personnalités, dont la sprinteuse Marie-José Pérec, l'humoriste Jamel Debbouze, le journaliste Gilles Bouleau... Le dernier relais pourrait être assuré par Yannick Noah.
Tous les grands monuments parisiens auront droit à la flamme, à l'exception des sites de compétition (Concorde, Invalides, tour Eiffel), où les préparatifs empêchent son passage.
Feu d'artifice à la tour Eiffel
Le feu d'artifice dimanche soir à la tour Eiffel, conçu comme une série "d'hommages à la capitale et aux valeurs de l'olympisme", selon la mairie de Paris, sera lancé une fois la flamme arrivée sur le parvis de l'Hôtel de Ville, aux alentours de 23h10, pour clôturer un concert et allumer le chaudron.
La flamme passera la nuit dans les salons dorés de l'Hôtel de ville, où le public préalablement inscrit pourra venir la veiller toute la nuit.