Les médias officiels iraniens annoncent la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère
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L'information du décès du président a été donnée par les principales agences de presse et journaux, dans l'attente d'une déclaration des autorités après la découverte de l'épave de l'hélicoptère à l'aube. La télévision diffuse lundi matin des chants religieux en montrant des photos du président.
"Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d'Iran a rejoint le royaume suprême", a indiqué l'agence officielle Irna, en saluant "le martyre" des victimes. Elle a précisé que le gouvernement publierait "une déclaration" en milieu de matinée.
Une quinzaine d'heures après la disparition de l'appareil, les débris de l'hélicoptère avaient été repérés sur le flanc d'une montagne contre lequel il s'est écrasé, selon une photographie du lieu publiée par les médias.
"L'hélicoptère du président a été localisé. Les secours s'approchent du site du crash [...] La situation n'est pas bonne", avait déclaré le chef du Croissant-Rouge vers 06h00 (04h30 en Suisse).
Les opérations de recherche, menées par 73 équipes de secours, se déroulent dans des "conditions difficiles" dans une zone montagneuse plongée dans la pluie et un épais brouillard.
Convoi de trois hélicoptères
A la demande de Téhéran, Moscou a annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu'un hélicoptère. Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec l'ambassadeur d'Iran en Russie, selon l'agence de presse officielle Tass.
La Turquie a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l'Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l'Iran, "le service de cartographie de réponse rapide CopernicusEMS" pour épauler Téhéran dans les recherches.
Le président Raïssi se trouvait à bord de l'appareil en compagnie du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, du gouverneur de la province et du principal imam de la région, selon l'agence Irna.
L'appareil, un Bell 212, faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où Ebrahim Raïssi devait rejoindre Téhéran.
De retour d'Azerbaïdjan
Ebrahim Raïssi s'était rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays.
Au cours d'une conférence de presse commune, il avait de nouveau apporté son soutien aux Palestiniens dans la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël. "Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman, et nous sommes convaincus que les peuples d'Iran et d'Azerbaïdjan soutiennent toujours les peuples de Palestine et de Gaza et détestent le régime sioniste", avait-il déclaré.
agences/vajo/vkiss
Un ultraconservateur
Ebrahim Raïssi, un ayatollah de 63 ans, est président de la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.
Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs.
Ebrahim Raïssi est sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.
Le président iranien s'était alors félicité d'"un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes" de 2022.