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Les Nations unies demandent une enquête sur la "répression" au Bangladesh

Volker Turk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, photographié ici lors de la commémoration du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à Genève, le 11 décembre 2023 (image d'illustration). [REUTERS - Denis Balibouse]
Volker Turk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, photographié ici lors de la commémoration du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à Genève, le 11 décembre 2023 (image d'illustration). - [REUTERS - Denis Balibouse]
L'ONU a demandé jeudi au Bangladesh de "divulguer d'urgence tous les détails de la répression des manifestations" récentes. Elle a offert son soutien à la mise en place d'une "enquête impartiale, indépendante et transparente" sur les violations présumées des droits humains.

"Nous comprenons que de nombreuses personnes ont été victimes d'attaques violentes de la part de groupes apparemment affiliés au gouvernement, et qu'aucun effort n'a été fait pour les protéger", a dénoncé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk.

C'est la deuxième fois que le Haut-Commissaire s'exprime sur les troubles de la semaine dernière au Bangladesh. Il appelle cette fois le gouvernement à rétablir "un accès complet" à internet "afin de permettre à tous, y compris aux journalistes et aux médias, de communiquer librement et dans le respect du droit international".

Il demande aussi au gouvernement de donner "des détails sur les personnes tuées, blessées ou détenues" et appelle les autorités à garantir que les faits ne vont pas se répéter et qu'il n'y aura pas de représailles contre les personnes ayant participé aux manifestations.

Un couvre-feu assoupli

Les troubles de la semaine dernière, avec des affrontements entre les étudiants et les forces de l'ordre, ont fait au moins 193 morts, dont des policiers, selon une compilation de bilans fournis par la police et les hôpitaux de ce pays du sud de l'Asie.

Le couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi, avec le rétablissement de la liberté de circuler entre 10h et 17h, mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes et une coupure d'internet reste en vigueur dans le pays.

"Des mesures brutales telles qu'une coupure générale et délibérée d'internet pendant une période prolongée sont contraires au droit international", a relevé Volker Türk. En outre, a-t-il indiqué, cela peut limiter la capacité à surveiller la conduite des forces de l'ordre, "risquant ainsi d'accroître l'impunité de leurs actions".

afp/ther

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