Près de deux ans et demi après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, et au moment où l'UE cherche dans la douleur à dégager des fonds pour renforcer son industrie de défense, 370 millions d'Européens sont appelés aux urnes dans un climat lourd. Les principaux pays de l'Union affirment faire l'objet d'attaques de désinformation russes.
Les Pays-Bas, où les électeurs ont commencé à voter à 07h30, ont lancé cette longue séquence qui s'achèvera dimanche, jour de vote en particulier en Allemagne et France, les deux plus grandes puissances économiques du bloc.
Le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d'extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête dans les sondages. S'il a renoncé à son engagement d'organiser un référendum contraignant sur un "Nexit" - une sortie des Pays-Bas de l'UE - son manifeste reste farouchement eurosceptique.
Normalisation de la droite nationaliste
Les Pays-Bas font partie de la liste de pays dont le principal contingent d'eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l'image de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l'Italie, où la première ministre Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d'Italia sont donnés gagnants.
Pour Nathalie Brack, professeure de sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, la singularité de ces élections n'est pas tellement la montée en puissance de la droite radicale mais plutôt "une sorte de normalisation" de cette dernière.
"Leurs idées arrivent beaucoup plus sur l'agenda et l'idée d'une coopération avec certaines forces de droite radicale devient presque normale puisqu'il y a des coalitions au niveau national qui se font avec l'extrême droite", explique-t-elle à l'AFP.
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jfe avec ats