Une dépression extratropicale à l'origine des pluies record à Dubaï
Les pluies record survenues mardi aux Emirats arabes unis ont été causées par une dépression extratropicale, confirme un météorologue de MétéoSuisse dans le 19h30 de mercredi, démentant des hypothèses rapportées par l'agence de presse Bloomberg. Elles laissaient croire à des pluies provoquées par intervention humaine via la technique de l'ensemencement de nuages.
Mercredi, les autoroutes géantes de Dubaï avaient été inondées, les écoles fermées et le trafic aérien perturbé à cause des perturbations ayant entraîné aux Emirats arabes unis la chute de 254 millimètres de pluie en une journée, l'équivalent de près de deux ans de précipitations dans ce pays désertique.
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Au moins une personne avait péri, un homme de 70 ans passager d'une voiture dans l'émirat de Ras el-Khaïmah. A Oman, un autre pays du Golfe où la tempête s'est d'abord abattue dans la nuit de lundi à mardi, au moins 19 personnes, dont plusieurs enfants, avaient été tuées.
Les précipitations survenues mardi aux Emirats arabes unis étaient les plus importantes jamais enregistrées dans le pays depuis le début des relevés en 1949, selon les autorités.
Dépression extratropicale
Pour Lionel Fontannaz, météorologue pour MétéoSuisse, ces pluies diluviennes ont une explication "très claire" météorologiquement.
"On a une dépression extratropicale, celle qui touche nos régions et qui descend très au sud. Et sous cette dépression, on a eu de l'air chaud et humide. Le cocktail est très clair: ça donne des pluies orageuses. Les modèles voyaient très très bien cette évolution", indique-t-il dans le 19h30 mercredi soir.
Le météorologue assure donc que l'hypothèse, dans ce cas précis, de l'ensemencement de nuages tient "de la fake news". Comme il le rappelle, cette technique peut provoquer des précipitations, mais jamais avec l'ampleur de celles qui se sont déversées sur la Péninsule arabique.
>> Voir le sujet complet dans le 19h30 de mercredi :
Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l'Imperial College de Londres, avance, lui, que "les pluies meurtrières et destructrices à Oman et Dubaï" ont probablement été accentuées par le "changement climatique provoqué par l'homme".
"Les terrains désertiques ont besoin de plus de temps que les autres pour que l'eau s'y infiltre. La quantité de pluie tombée était trop importante pour être absorbée", a affirmé Maryam Al Shehhi, du Centre national de météorologie (NCM), en assurant que le pays n'avait pas eu recours à l'ensemencement des nuages.
Cette technologie, souvent utilisée dans le pays pour générer de la pluie artificielle, n'a pas été déployée car la tempête "était déjà forte", a-t-elle encore indiqué.
Bloomberg avait relayé plusieurs hypothèses selon lesquelles les conditions météorologiques extrêmes aux Emirats pourraient être le résultat de pluies générées artificiellement, avant de les démentir dans la soirée mercredi.
>> Ecouter le sujet de La Matinale pour en savoir plus sur cette technique :
![Des fusées hygroscopiques sont libérées lors d'un vol d'ensemencement de nuages effectué par le Centre national de météorologie, entre Al Ain et Al Hayer aux Émirats arabes unis, le 24 août 2022. [Reuters - Amr Alfiky]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/39uvo3-26124266.image?w=960&h=540)
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juma avec l'ats
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Vie bousculée
Mercredi, les voyageurs ont été invités à ne pas se rendre à l'aéroport de Dubaï, le plus fréquenté au monde en termes de trafic international, "sauf en cas d'absolue nécessité".
"Les vols continuent d'être retardés et détournés (...). Nous travaillons d'arrache-pied pour rétablir les opérations le plus rapidement possible dans des conditions très difficiles", a déclaré un porte-parole de Dubai Airports.
La compagnie aérienne Emirates, fleuron de cette ville de plus de trois millions d'habitants, avait suspendu les enregistrements, en raison des difficultés d'accès à l'aéroport pour le personnel et les passagers, les routes étant bloquées et certains services de métro suspendus.
Le gouvernement de l'Emirat a conseillé aux habitants de travailler à domicile en raison des conditions météorologiques.
A Bahreïn, un autre pays du Golfe qui a enregistré mardi des précipitations record de 96,88 millimètres en une journée, battant ainsi les 67,9 millimètres enregistrés en 1995, les écoles resteront fermées jusqu'à la semaine prochaine.