Depuis jeudi, le Portugal a un nouveau Premier ministre, Luis Montenegro, un dirigeant de droite modérée qui devra former un gouvernement minoritaire probablement sans Chega.
Ce parti d’extrême droite a renforcé son statut de troisième force politique aux élections législatives anticipées du 10 mars et remporterait deux des quatre sièges réservés aux Portugais de l’étranger. Dans la circonscription européenne, c'est en Suisse que le parti a obtenu ses meilleurs scores. Un électeur sur trois a jeté son dévolu sur la formation nationaliste Chega, qui signifie "ça suffit" en français. C’est deux fois plus qu’en 2022.
Un résultat qui surprend, car jusqu'ici les Portugais de Suisse votaient majoritairement à gauche. Vendredi, dans La Matinale de la RTS, Antonio Da Cunha, président de la Fédération des associations portugaises de Suisse, l'interprète comme un vote contestataire.
La déception des travailleurs qualifiés
"Les dernières vagues d’immigration en provenance du Portugal qui arrivent en Suisse sont composées de personnes fâchées avec leur pays et son gouvernement", constate-t-il. La plupart de ces migrants portugais ont une solide formation et 25% d’entre eux ont suivi des études universitaires, selon lui. "Pourtant pour trouver un emploi ils doivent partir à l'étranger. (...) Il est donc compréhensible qu’ils arrivent ici déçus", analyse-t-il.
Antonio Da Cunha met toutefois ce résultat en perspective, car le taux de participation a été faible, à seulement 33%. Sur les 200’000 Portugais qui résident actuellement en Suisse, seuls 16’000 ont finalement voté pour Chega.
Sujet radio: Julie Rausis
Adaptation web: Miroslav Mares