Hama est la deuxième ville dont les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s'emparent en l'espace d'une semaine: Alep, deuxième ville du pays, était tombée le 1er décembre.
Jeudi, les rebelles "sont entrés dans plusieurs quartiers de la ville de Hama, et des combats de rue s'y déroulent avec les forces du régime", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Des combats de rue
De son côté, l'armée syrienne a reconnu avoir perdu le contrôle de la ville et indiqué que ses forces s'étaient "redéployées" à l'extérieur de Hama.
L'OSDH avait auparavant indiqué que "les troupes gouvernementales menaient une résistance acharnée pour tenter de stopper la progression des rebelles" qui encerclaient mercredi soir Hama "de trois côtés", les forces gouvernementales n'ayant "plus qu'une seule sortie vers Homs au sud".
>> Lire aussi : Les rebelles syriens encerclent presque totalement la grande ville de Hama
"Pas de vengeance"
Le chef des rebelles syriens, Abou Mohammed al-Jolani, a promis dans un message vidéo diffusé sur Telegram qu'il n'y aurait "pas de vengeance" après la prise de Hama, où l'armée avait écrasé un soulèvement des Frères musulmans en 1982. Il a aussi annoncé que ses combattants étaient entrés dans cette ville "pour refermer la blessure ouverte il y a 40 ans".
Invité jeudi dans Forum, Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et maître de conférence à l'Université Lyon 2, explique que la ville de Hama est restée étrangement calme pendant toute la guerre civile, puisqu'elle ne s'était pas révoltée comme Alep ou Homs.
"Les gens de Hama avaient sans doute le souvenir du massacre de 1982 où l'armée syrienne avait tué 30'000 personnes en reprenant la ville. Mais c'est une ville qui est sunnite, hostile au régime syrien. Et donc ils ont accueilli les jihadistes à bras ouverts. Et c'est pour ça aussi que le régime a quitté la ville, sachant qu'il ne pouvait pas la défendre", a-t-il expliqué sur les ondes de la RTS.
Prise de la prison et libération de détenus
Située à 210 km au nord de Damas, Hama est une ville stratégique pour le gouvernement de Bachar al-Assad, car elle commande la route vers la capitale.
Les rebelles étaient parvenus mercredi à encercler quasi totalement la quatrième ville de Syrie, après une offensive fulgurante depuis le nord qui leur avait permis de prendre Alep. Jeudi, ils ont annoncé avoir pris la prison de Hama et libéré des centaines de détenus.
Mercredi soir, une source militaire, citée par les médias officiels syriens, a affirmé que "l'aviation russe et syrienne et les forces d'artillerie et de missiles (avaient) mené des frappes concentrées sur les [...] terroristes" dans les environs de Hama.
agences/juma