La Conservative Political Action Conference (CPAC), une conférence qui rassemble militants et dirigeants du parti républicain, a lieu chaque année à Washington et rassemble jusqu'à 10'00 participants.
La RTS s'est rendue à ce rendez-vous incontournable des conservateurs américains avec cette question "les Etats-Unis doivent-ils continuer à défendre les membres de l'Otan?"
Donald Trump a en effet menacé, en cas de réélection, de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie. Il reproche régulièrement à ses alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord de ne pas financer suffisamment l'institution.
"Si vous (les pays européens, ndlr) n'avez pas payé, vous êtes des délinquants. Alors non, je ne vous protégerai pas, j'encouragerais même la Russie à faire ce qu'elle veut", a ainsi déclaré l'ancien président lors d'un meeting.
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"L'Otan n'est pas dans notre intérêt"
Ce discours trouve un certain écho chez les trumpistes: "L'Otan n'est pas dans notre intérêt. C'est comme l'ONU, les globalistes, l'Antéchrist. On n'a pas besoin d'être dans l'Otan. Je laisserai Trump prendre cette décision", explique une femme.
"L'Otan nous est utile si l'Europe paie sa part, et si l'Amérique n'expose pas constamment son armée pour protéger l'Europe", relève de son côté un homme.
Financement de 2% pas garanti
Au cœur du problème, selon les républicains: les deux pour cent du PIB que les pays de l'Otan ont promis d'investir dans leur défense. Mais beaucoup n'y parviennent pas. Inacceptable, selon Richard Grenell, pressenti comme futur secrétaire d'Etat: "Quand vous allez dans le Middle West, quand vous parlez aux contribuables américains, ils en ont vraiment marre. Il n'y a rien qui sape plus l'Otan, auprès des électeurs américains, que ces pays membres qui ne paient pas leur part. Je crois qu'un pays qui n'investit pas 2% du PIB dans sa défense ne devrait pas pouvoir voter sur l'adhésion de nouveaux membres", argumente l'ex-ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne.
On retrouve cette position ferme chez les élus républicains: "L'Otan a un très bel avenir. Mais les pays européens doivent faire leur part du travail, on veut une équipe forte à l'Otan", déclare Byron Donalds, membre de la Chambre des Représentants.
Architecte de la victoire trumpiste en 2016, Steve Bannon, ex-conseiller stratégique à la Maison Blanche, reste une vedette du CPAC. "Les Européens, vous devez dire à vos leaders corrompus d'arrêter de mentir. Parce que les Etats-Unis ne vont pas financer l'Otan indéfiniment. L'Otan est devenue un protectorat. Les Etats-Unis garantissent votre sécurité et vous ne payez pas votre défense. Ça doit cesser", insiste-t-il.
Reportage TV: Gaspard Kühn
adaptation web: lan