Les séparatistes de la région moldave de Transnistrie demandent la protection de la Russie
La diplomatie russe a rapidement répondu, assurant avoir pour "priorité" la "protection" des habitants de la Transnistrie et ajoutant que Moscou allait "examiner avec attention" la demande de Tiraspol, sans donner plus de précisions.
Le gouvernement moldave a quant à lui dit "rejeter la propagande" des dirigeants séparatistes et affirmé que la région bénéficiait des "politiques de paix, de sécurité et d'intégration économique" dans le cadre de ses liens avec l'Union européenne.
Similitudes avec février 2022
Ces événements rappellent ceux de février 2022, lorsque l'appel des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine avait été l'un des prétextes mis en avant par le président russe Vladimir Poutine pour déclencher l'attaque contre ce pays.
Les députés de Transnistrie se sont réunis mercredi à Tiraspol en congrès extraordinaire, le premier depuis 2006 (lire encadré), et ont réclamé au Parlement russe de "mettre en oeuvre des mesures pour protéger" ce petit territoire où vivent "plus de 220'000 citoyens russes" face à une "pression accrue de la part de la Moldavie".
Le ministre séparatiste des Affaires étrangères, Vitali Ignatiev, a précisé sur une chaîne de télévision russe qu'il s'agissait "tout d'abord de demander un soutien diplomatique" à Moscou.
Pas de reconnaissance internationale
Située entre la Moldavie et l'Ukraine, la Transnistrie a fait sécession après une courte guerre en 1992 contre l'armée moldave.
Comptant officiellement 465'000 habitants majoritairement russophones, ce territoire n'est pas reconnu en tant qu'Etat par la communauté internationale, y compris par Moscou.
La Russie y garde toujours 1500 militaires censés notamment assurer une mission de maintien de la paix, selon les chiffres officiels.
Accusation de "politique de génocide"
Depuis l'assaut russe contre l'Ukraine de février 2022, des conjectures ressurgissent régulièrement quant à une éventuelle attaque à partir de la Transnistrie en direction de la grande ville portuaire ukrainienne d'Odessa, sur la mer Noire.
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Les autorités séparatistes ont assuré que le congrès de mercredi était une réaction à la récente introduction de droits de douane par Chisinau sur les importations en provenance de Transnistrie.
Dans son discours, le président séparatiste Vadim Krasnosselski, cité par les médias locaux, a assuré que ce territoire subissait "une politique de génocide", via des pressions économiques, "physiques", juridiques et linguistiques.
Tensions liées à la guerre en Ukraine
L'an passé, les autorités de cet État autoproclamé avaient accusé Kiev de vouloir l'attaquer après avoir affirmé avoir déjoué en mars un attentat ayant visé ses dirigeants.
Le ministère russe de la Défense a encore assuré la semaine dernière, sans présenter de preuves, que l'Ukraine préparait une "provocation armée" contre la Transnistrie.
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Négociations d'adhésion à l'UE
Chisinau et l'Union européenne reprochent régulièrement à la Russie de chercher à déstabiliser la Moldavie, anciennement dans sa zone d'influence mais dont les autorités sont désormais résolument tournées vers l'Europe.
En décembre 2023, l'UE a décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion à la fois avec l'Ukraine et avec la Moldavie.
afp/ami
Un référendum en 2006 pour un rattachement à la Russie
C'est la première fois qu'un congrès extraordinaire avait lieu depuis 2006, quand les députés séparatistes avaient décidé d'organiser un référendum sur une intégration de la Transnistrie à la Russie.
Au cours de ce scrutin, dont le résultat n'a pas été reconnu internationalement, la population locale avait voté à 97,1% pour son rattachement à ce pays.