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Les travaillistes aux portes de Downing Street alors que les Britanniques sont appelés aux urnes

Au Royaume-Uni, les sondages annoncent la défaite des conservateurs aux élections législatives
Au Royaume-Uni, les sondages annoncent la défaite des conservateurs aux élections législatives / 19h30 / 22 sec. / le 4 juillet 2024
Les Britanniques votent jeudi pour des législatives qui s'apprêtent à ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire: les travaillistes sont grands favoris pour déloger les conservateurs, extrêmement impopulaires après 14 ans au pouvoir.

Déchirements du Brexit, gestion brouillonne de la pandémie de Covid-19, envolée des prix et augmentation de la pauvreté, hôpital public à bout de souffle ou encore valse des Premiers ministres. Depuis 2010, la succession des crises a suscité une aspiration au changement telle que les conservateurs avouaient ces derniers jours se battre non pour gagner mais pour limiter la majorité promise au Labour.

Sauf coup de théâtre, c'est donc Keir Starmer, un austère ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, qui sera chargé vendredi par le roi Charles III de former un gouvernement, après avoir ramené son parti au centre-gauche et promis le retour du "sérieux" au pouvoir.

"Le Royaume-Uni peut aujourd'hui ouvrir un nouveau chapitre. Une nouvelle ère d'espoir et d'opportunités après 14 ans de chaos et de déclin", a assuré avant l'ouverture du vote ce député entré en politique il y a seulement neuf ans, exhortant les Britanniques à aller voter.

>> Ecouter aussi le reportage à Bournemouth, ce bastion conservateur du sud de l'Angleterre :

Reportage sur les élections à Bournemouth, le bastion conservateur dans le Sud de l’Angleterre. [Keystone - EPA/Andy Rain]Keystone - EPA/Andy Rain
Reportage sur les élections à Bournemouth, le bastion conservateur dans le sud de l’Angleterre / La Matinale / 5 min. / le 4 juillet 2024

Les travaillistes avec 40% d'intentions de vote

Quelque 46 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler les 650 sièges de la Chambre des Communes. Chaque député est élu par un scrutin uninominal à un tour, ce qui favorise les grands partis.

Les bureaux de vote seront ouverts de 07h00 à 22h00 locales (08h00 à 23h00 en Suisse). Des premiers sondages donneront une idée du résultat dès la clôture avant que les résultats ne tombent jusqu'au petit matin.

Quelle sera l'ampleur de la victoire travailliste et de la défaite du Premier ministre Rishi Sunak, incapable de créer une quelconque dynamique après 20 mois en poste? Comment va se traduire dans les urnes la percée du parti anti-immigration et anti-système Reform UK, porté par l'ancien champion du Brexit Nigel Farage?

Dans les sondages, les travaillistes caracolent à 40% en moyenne des intentions de vote contre 22% aux conservateurs, 16% pour Reform et 10% pour les libéraux-démocrates (centristes).

Une majorité sans précédent depuis près de 200 ans?

Selon la dernière projection en sièges de l'institut YouGov, cela se traduirait par 431 députés pour le Labour contre 102 aux Tories – une majorité sans précédent au Royaume-Uni depuis 1832. Les Lib-Dem remporteraient 78 sièges et Reform trois, permettant à Nigel Farage d'entrer au Parlement après sept tentatives infructueuses.

Pour Rishi Sunak, cinquième Premier ministre conservateur en 14 ans, ces élections marquent la fin d'une campagne qui a tourné au chemin de croix. L'ancien banquier d'affaires et ministre des Finances de 44 ans a accumulé les gaffes et semblé manquer de sens politique, écourtant sa présence aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie et tardant à réagir aux soupçons de paris frauduleux dans son camp sur la date des élections.

>> Réécouter le grand débat de Forum de mercredi sur la défaite annoncée du parti conservateur au Royaume-Uni :

Le drapeau du Royaume-Uni. [Keystone - EPA/Neil Hall]Keystone - EPA/Neil Hall
Le grand débat - Le parti conservateur en voie d'extinction au Royaume-Uni? / Forum / 19 min. / le 3 juillet 2024

Sa stratégie a consisté surtout à accuser les travaillistes de vouloir augmenter les impôts, puis ces derniers jours à avertir des risques d'une "super majorité" qui laisserait le Labour sans contre-pouvoir, admettant de facto sa défaite.

En face, Keir Starmer a mis en avant ses origines modestes – mère infirmière et père outilleur – contrastant avec son adversaire multimillionnaire. Pour couper l'herbe sous le pied des attaques de la droite et faire oublier le programme dispendieux de son prédécesseur Jeremy Corbyn, il a promis une gestion des dépenses publiques très rigoureuse, sans augmentation d'impôts.

afp/ther

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