Les travaillistes de Keir Starmer en passe de triompher aux législatives au Royaume-Uni
Selon ces estimations publiées par les télévisions britanniques, le Labour, positionné au centre-gauche, remporterait 410 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes, contre 131 pour les conservateurs, ce qui serait leur pire résultat depuis le début du XXe siècle.
Pour les travaillistes, c'est juste un peu moins que le raz-de-marée de Tony Blair en 1997 (418). Leur score est largement suffisant pour gouverner, la majorité étant fixée à 326.
Avant la dissolution de la Chambre, le 30 mai, les conservateurs occupaient 344 sièges et les travaillistes 205.
Treize membres du parti anti-immigration Reform UK seraient en outre élus au Parlement, une première pour la formation de Nigel Farage.
Il faudra néanmoins attendre plusieurs heures avant d'en avoir le coeur net. Les résultats vont tomber au goutte-à-goutte, circonscription par circonscription, jusqu'au petit matin.
Tentative de limiter la casse
Les Tories n'avaient plus qu'une ambition dans les derniers jours de la campagne: limiter l'ampleur de la défaite.
"Vous avez quatre heures pour empêcher une super majorité des travaillistes qui provoquera une augmentation des impôts pour le reste de votre vie", a déclaré le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, jeudi en fin de journée.
Une campagne marquée par les bourdes
Après cinq Premiers ministres conservateurs, le Brexit, l'austérité, la crise du pouvoir d'achat, et la dégradation du système de santé public, les Britanniques ont montré leur mécontentement dans les urnes et leur volonté de tourner la page des conservateurs.
Rishi Sunak, le troisième Premier ministre conservateur en deux ans, avait annoncées sous la pluie fin mai la tenue d'élections législatives. Calamiteuse, sa campagne a été marquée par les bévues comme sa décision d'écourter sa présence aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, ou sa lenteur à réagir aux soupçons de paris frauduleux dans son camp.
Un centriste aux portes du pouvoir
C'est donc le travailliste Keir Starmer, un ancien avocat de 61 ans, qui devrait se voir confier la tâche de former un gouvernement par le roi Charles III vendredi. Son arrivée au 10 Downing Street serait celle d'un modéré qui a recentré son parti, et promet le retour du "sérieux" à la tête du Royaume-Uni.
"Si vous m'accordez votre confiance en votant Labour, je changerai le pays", a promis jeudi Keir Starmer, entré en politique il y a seulement neuf ans.
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Des origines modestes
Face au richissime Rishi Sunak, Keir Starmer a mis en avant ses origines modestes - mère infirmière et père outilleur. Il a promis une gestion des dépenses publiques très rigoureuse, sans augmentation d'impôts pour la majorité des Britanniques.
Il compte sur une stabilité retrouvée, des interventions de l'Etat et des investissements dans les infrastructures pour relancer la croissance et redresser des services publics.
Il veut se montrer ferme sur les questions migratoires et se rapprocher de l'Union européenne - sans la rejoindre, tant les débats du Brexit ont fracturé le Royaume-Uni.
ami avec afp