Le scrutin oppose Kaïs Saïed à deux autres candidats: son ancien allié Zouhaïr Maghzaoui, ex-député de la gauche panarabe de 59 ans et secrétaire général du Mouvement du peuple, et le chef du parti d'opposition Azimoun, Ayachi Zammel, industriel libéral de 47 ans, inconnu du grand public mais emprisonné dès confirmation de sa candidature début septembre.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 (09h00 en Suisse) pour accueillir 9,7 millions d'électeurs inscrits. Ils fermeront à 18h00 locales et les résultats sont attendus mercredi "au plus tard", a indiqué l'autorité électorale Isie.
Soubresauts politiques
La Tunisie fait face à des soubresauts politiques depuis que la commission électorale a disqualifié plusieurs candidats au scrutin.
Par ailleurs, ces derniers mois, des responsables politiques opposés à Kaïs Saïed ont été incarcérés et leurs partis n'ont publiquement soutenu aucun des trois candidats officiels.
Fin septembre, Ayachi Zammel a été condamné à six mois de prison pour falsification de documents, des accusations qu'il nie. Il avait déjà été condamné à une peine de 20 mois de prison la semaine auparavant.
Changement de direction politique
Kaïs Saïed, élu démocratiquement à la présidence en 2019, a dissous le Parlement deux ans plus tard et limogé le gouvernement.
En 2022, une nouvelle constitution a été adoptée avec une participation de seulement 30% tandis qu'en janvier 2023, seuls 11% des électeurs ont voté au second tour des élections législatives.
Kaïs Saïed bénéficie toujours néanmoins d'un certain soutien des Tunisiens.
"Saïed est le premier président qui a combattu les politiciens corrompus et les hommes d'affaires influents, nous allons donc l'élire et lui renouveler notre soutien", a affirmé un vendeur de fruits.
Malgré la hausse des revenus du tourisme et l'aide financière des pays européens inquiets de l'immigration, les finances publiques sont toujours sous tensions. Les pénuries périodiques et les coupures d'électricité et d'eau se poursuivent.
juma avec agences