En plus de 1500 victimes, près de 830 personnes ont été blessées, selon le rapport publié par l'ONU. L'année dernière, près de 4500 ont été tuées et plus de 1600 blessées.
L'Etat de droit et les institutions sont "au bord de l'effondrement", a affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk dans la présentation du rapport.
Une large impunité
Les gangs ont continué à utiliser la violence sexuelle pour punir et contrôler la population, indique le rapport. Des femmes ont notamment été violées souvent après avoir vu leur conjoint se faire assassiner devant elles. Des abus ont également été perpétrés contre des otages.
L'ONU dénonce aussi l'impunité pour ces violences et plus largement pour toutes les exactions perpétrées. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées. Les gangs imposent des restrictions aux libertés pour la population. Ces situations "sont scandaleuses et doivent cesser immédiatement", insiste le Haut-Commissaire.
Autre problème, des brigades d'autodéfense ont été établies pour faire face aux gangs, s'en prenant violemment dans des centaines de cas à des membres de ces groupes depuis l'année dernière.
Les violences en hausse en mars
Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince, disant vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Très contesté, ce dernier n'a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya au début du mois. Il a accepté de démissionner le 11 mars, et le futur conseil présidentiel haïtien, qui doit prendre les rênes du pays, s'est engagé mercredi à restaurer "l'ordre public et démocratique".
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"Choqué" par le flux d'armes
Malgré l'embargo sur les armes, les entités criminelles continuent à être approvisionnées et s'appuient fréquemment sur des ressources plus importantes que celles de la police. Le Haut-Commissaire se dit "choqué".
Le rapport réitère l'importance du déploiement d'une force multinationale dans ce pays. Mais celle-ci n'est toujours pas opérationnelle. En dehors de la lutte sécuritaire, il faudra que ce dispositif aide à garantir l'Etat de droit et empêcher les violences, affirme également le Haut-Commissariat qui demande aussi des efforts face aux problèmes judiciaires dans le pays.
Volker Türk demande à toutes les parties de s'engager dans un dialogue pour trouver une solution politique pour ce pays. A terme, il faudra des élections présidentielles et législatives équitables, a aussi ajouté le haut commissaire.
jtr avec agences