Lucie Castets, haute fonctionnaire engagée pour les services publics qui pourrait devenir Première ministre
Le président a assuré mardi que le NFP n'avait pas de majorité pour gouverner. "La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays", a-t-il dit mardi soir sur France 2.
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"L'idée, c'est de convaincre texte après texte, loi après loi", a rétorqué Lucie Castets sur France Inter mercredi matin. Pour elle, "les résultats des élections sont absolument clairs. C'est un rejet de la politique du gouvernement sortant".
Elle a donc appelé Emmanuel Macron à la nommer Première ministre. "Je suis prête, nous sommes prêts, je demande maintenant au président de la République de prendre ses responsabilités. Le moment est grave, on ne peut pas ajourner ce type de décision."
Elle a également estimé qu'une coalition entre la gauche et le camp présidentiel est "impossible" à cause de "désaccords profonds". "Il n'y a pas d'accord possible entre ceux qui veulent que chacun paie sa juste part d'impôts et ceux qui proposent plutôt des allégements d'impôts aux personnes les plus favorisées", a dit cette haute fonctionnaire à la mairie de Paris.
Retraites, impôts, salaires...
Lucie Castets, 37 ans, est inconnue du grand public. Bien que pas encartée politiquement, elle a affirmé mardi avoir accepté d'être candidate pour le NFP car elle estime être "une candidate crédible et sérieuse pour un président qui valorise les profils techniques". Elle a cependant déjà été affiliée au Parti socialiste entre 2008 et 2011, mais l'a quitté en désaccord avec l'orientation politique du quinquennat de François Hollande.
Parmi mes grandes priorités, il y a l'abrogation d'une impopulaire réforme des retraites, une grande réforme fiscale, la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux et la fin de la régression des services publics
Elle est issue de la société civile et est directrice des finances et des achats de la capitale. Proche de la maire de Paris Anne Hidalgo, elle a aussi été sa conseillère sur le budget.
Née à Caen (Normandie), elle qui aspire remplacer Gabriel Attal a fait ses études dans les plus grandes écoles françaises: l'ENA puis Sciences Po.
Parmi ses "priorités", Lucie Castets a déclaré vouloir l'abrogation de l'impopulaire réforme des retraites pour laquelle le 49.3 a été utilisé. Elle a aussi annoncé vouloir une "grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part", un sujet qu'elle connaît bien puisque, selon le communiqué du NFP, elle a "travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière", au sein de la cellule antiblanchiment de Bercy nommée Tracfin.
La haute fonctionnaire souhaite également lutter pour la revalorisation des salaires, le relèvement des minima sociaux et la "fin de la régression des services publics".
Haute fonctionnaire engagée
Le communiqué du NFP parle d'une personne engagée dans les "luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics". Elle est en effet l'une des figures de proue du collectif "Nos services publics", qui lutte pour construire une vision des services publics qui ait plus de sens, détachée notamment de "l'impératif budgétaire".
C'est une personne très engagée sur l'école, l'hôpital et la justice sociale
Lucie Castets a dénoncé en 2022 sur France 5, lors d'un débat avec le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, le recours abusif aux cabinets de conseils, "plus chers" et qui ont "remplacé" les fonctionnaires d'Etat.
La candidate publie aussi dans le magazine mensuel de gauche "Alternatives économiques" et intervient dans le podcast du Nouvel Obs "On n’a pas tout essayé" dans lequel elle imagine des solutions nouvelles pour la gauche.
"Elle a un parcours professionnel au service de l'Etat et des collectivités territoriales remarquable, avec des engagements forts sur la justice fiscale, la lutte contre l'évasion fiscale", a souligné le cofondateur de "Nos Services publics" Arnaud Bontemps.
"C'est une personne très engagée sur l'école, l'hôpital, la justice sociale", a-t-il ajouté. "Elle va très vite sur des sujets parfois très complexes, elle est très humaine, proche des gens", a-t-il encore assuré.
Julie Marty avec afp
"Le profil parfait pour achever les finances publiques françaises", estime le porte-parole du RN
Invité au micro de Franceinfo mercredi, Philippe Ballard, porte-parole du Rassemblement national et député de l'Oise, a assuré que Lucie Castets "a le profil parfait pour achever les finances publiques françaises"
"Quand on voit son bilan, on peut douter de ses capacités à gérer efficacement le pays", affirme-t-il en pointant du doigt la dette de la mairie de Paris qui a atteint 8,2 milliards d'euros en 2023 et qui devrait atteindre 8,8 milliards en 2024. Pour lui, Lucie Castets "va continuer le travail" d'Emmanuel Macron en creusant davantage la dette du pays.
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La gauche appelle à la "mobilisation" pour qu'Emmanuel Macron nomme Lucie Castets à Matignon
Les leaders de la gauche se sont succédé dans les médias mercredi matin pour défendre la candidature de Lucie Castets, appelant à "la mobilisation" pour faire pression sur l'Elysée.
Le coordinateur de LFI Manuel Bompard veut engager "un rapport de force".
La patronne des écologistes Marine Tondelier a plaidé "[être] capables de faire deux choses en même temps, c'est-à-dire de regarder la finale du 400 mètres haies et de composer un gouvernement".
En face, le camp macroniste a défendu la trêve olympique réclamée par le chef de l'Etat. "Ce n'est pas gagner du temps, c'est respecter une temporalité que nous n'avons pas choisie qui est celle des JO", a plaidé la ministre démissionnaire Aurore Bergé sur Europe1/Cnews.