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Malgré des progrès, se déplacer à Paris en chaise roulante reste une épreuve

Paris organise les Jeux paralympiques. Pourtant la capitale française n'est pas un modèle d'accès pour les personnes en fauteuil
Paris organise les Jeux paralympiques. Pourtant la capitale française n'est pas un modèle d'accès pour les personnes en fauteuil / 19h30 / 2 min. / le 30 août 2024
Les Jeux paralympiques se tiennent à Paris jusqu’au 8 septembre. La capitale française est réputée pour être mauvaise élève dans la gestion de la vie quotidienne des personnes à mobilité réduite. Malgré des efforts ces dernières années, la bataille est loin d'être gagnée.

À Paris pour couvrir les Jeux Paralympiques, le journaliste Simon Scheidegger, qui circule en fauteuil roulant, sort de son hôtel du 5e arrondissement pour se rendre à La Concorde. Première déconvenue, le service de taxi adapté est saturé.

"Je regarde le chemin pour aller à Châtelet, et après je dois prendre la ligne 14, qui est la seule ligne accessible du métro de Paris", explique dans le 19h30 l'employé de l'agence Keystone-ATS. La première station de métro adaptée se trouve à un kilomètre et demi.

Les pavés disjoints, où les roues du fauteuil peuvent se coincer, et les terrasses invasives transforment le trajet en un véritable parcours du combattant. À Châtelet, il faut trouver la bonne entrée qui comporte un ascenseur. "On m'a dit que Châtelet est une station accessible, mais il y a beaucoup d'entrées qui ne le sont pas", regrette Simon Scheidegger.

Sur son chemin en métro — deux stations seulement entre Châtelet et Madeleine — d’autres surprises l’attendent, avec pas moins de deux ascenseurs en panne.

Poursuivre les aménagements

À Paris, seules 9% des stations de métro sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Et elles ne sont pas suffisamment fiables. Les lignes de tramway et de bus sont en revanche totalement équipées, selon la mairie.

Mais, selon le classement 2020 de l'association France handicap, le "Grand Paris" se classait en queue de liste des métropoles françaises de plus de 410'000 habitants, juste devant "Aix-Marseille", en terme d'accessibilité.

Des personnalités se battent pourtant depuis longtemps pour changer les choses. Champion paralympique de tennis-fauteuil, Michaël Jérémiasz pense que ces Jeux peuvent aider à transformer la ville.

"On a eu des mises en accessibilité de dizaines et de dizaines de gares en Ile-de-France — chose qui n’aurait pas été faite s'il n'y avait pas eu les Jeux. Il y a eu dans les aéroports de Paris énormément de changement dans l’accueil, dans la formation. Ce que j'espère surtout, c'est qu'en termes d'héritage, ça se poursuive et que cette transformation s'opère et que ça devienne un réflexe."

Adeline Percept et Anne-Sophie Pieri/asch

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