Roue de secours de la roue de secours... Manuel Rosales, vieux routier de la politique, gouverneur de l'Etat pétrolier de Zulia et candidat à la présidentielle en 2006 au Venezuela, sera, à 71 ans, le principal représentant de l'opposition face à Nicolas Maduro le 28 juillet.
Son nom avait circulé comme recours possible pendant des mois avant l'élection. Mais il avait été oublié avec l'émergence de Maria Corina Machado, "pasionaria libérale" qui a remporté haut la main les primaires de l'opposition, ralliant derrière elle l'ensemble de l'opposition.
Un ticket qui fait figure de plan de secours
Déclarée inéligible par le pouvoir, Maria Corina Machado avait désigné comme remplaçante une inconnue, une professeure octogénaire portant le même prénom, Corina Yoris. Mais, comme l'estiment certains analystes, le pouvoir n'a pas voulu de cette candidature jugée trop proche de celle de Maria Corina Machado, donnée vainqueur dans les sondages. Et l'option Manuel Rosales est donc devenue le plan C...
Cette candidature est "plus potable" pour le gouvernement, qui joue sa continuité après un quart de siècle au pouvoir, selon l'expression d'un observateur. Manuel Rosales ne fait toutefois pas l'unanimité dans l'opposition où on lui reproche ses contacts réguliers avec le président Nicolas Maduro depuis qu'il a remporté l'élection à la tête de l'Etat de Zulia en 2021.
Déjà candidat à la présidence en 2006
Né le 12 décembre 1952 à Santa Barbara del Zulia (nord-ouest), ce fils d'un modeste propriétaire terrien s'est présenté contre l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013) à l'élection présidentielle de décembre 2006. Il a obtenu 4,2 millions de voix, soit trois fois moins que son adversaire alors au faîte de sa popularité.
Son style austère mais ferme face à la verve et la volubilité d'Hugo Chavez lui avait cependant permis d'acquérir une notoriété nationale et même internationale lors de la campagne. Manuel Rosales espère aujourd'hui rallier l'ensemble de l'opposition à sa candidature. Une gageure qui ne sera possible que s'il obtient le soutien de Maria Corina Machado, leader désormais incontestée de l'antichavisme.
afp/jtr